Le PowerPC ne perdra pas ses ailes d’argent (voir édition du 22 avril 2003) ! Le géant des télécommunications a annoncé sa volonté de se séparer de son secteur de production de semi-conducteurs, SPS (Semiconductor Products Sector), fournisseur historique principal des puces qu’on trouve dans les Mac. La nouvelle société devrait prendre son envol à l’occasion d’une offre publique présentée en bourse prochainement. La maison mère, qui accumule les revers de fortune depuis 2000 (voir édition du 27 août 2001), s’est lancée dans un plan de sauvetage sans précédent et entend se concentrer sur son coeur de métier : les télécommunications. La division SPS de Motorola, l’une des premières entités à avoir produit des puces, est le premier producteur mondial de processeurs embarqués. Ses produits sont présents un peu partout, des photocopieurs à l’électronique de réseaux en passant par les outils de communication sans fil. Surtout, Motorola a bâti une partie de sa réputation dans le domaine des semi-conducteurs en s’appuyant sur certains de ses clients, tel Apple, a qui la société a fourni ses premiers processeurs en 1976. Restée son fournisseur principal depuis, Motorola fournit toujours aujourd’hui le PowerPC G4 (en fait plusieurs générations de puces basées sur l’architecture Risc MPC 7XXX).
Plus d’autonomie pour plus de souplesse
La création d’une entreprise à part entière intervient après quatre années de relations tendues entre Apple et Motorola : si le G4 n’a jamais rattrapé son retard c’est, d’après des sources internes, par manque d’investissements et de conviction de la part de la direction de l’entreprise (voir édition du 5 juillet 2001). La puce s’avère pourtant une réussite technologique, grâce à son unité de calcul vectoriel intégrée, commercialisée sous le nom d’AltiVec. C’est sans doute Scott Anderson, placé à la tête de l’entité en juin dernier, qui devrait disposer des pleins pouvoirs pour mettre sur les rails ce qui peut être considéré comme Motorola Semiconductors. Cette création intervient après que SPS a dû se séparer de plusieurs sites de production, avec un modèle économique allégé. SPS a connu d’énormes difficultés à mettre au point sa production de semi-conducteurs à 0,13 micron (voir édition du 28 juin 2002) et semble s’être repliée sur les partenariats pour suivre le train d’enfer que connaît à nouveau l’industrie des semi-conducteurs. Pour Motorola, le passage à la gravure à 90 nanomètres est donc loin d’être gagné, alors qu’IBM, Intel ou encore AMD sont déjà sur les rails. C’est pourquoi Motorola SPS a noué un partenariat avec ST Microelectronics pour atteindre, à terme, les 65 nanomètres (voir édition du 10 juin 2003).
Le 5 juin dernier, Motorola Semiconductors a également mis sur le marché les bibliothèques de son moteur vectoriel Linux pour PowerPC. De plus, sa naissance semble placée sous le signe de la reconquête : le P-DG de Motorola a souligné que la nouvelle autonomie de la branche semi-conducteurs lui permettra de faire ses propres choix stratégiques et d’utiliser ses propres ressources pour acquérir les technologies qui lui sont nécessaires. Cette nouvelle indépendance tranche avec l’ancienne gestion de l’activité semi-conducteurs de Motorola, particulièrement sclérosée. Gageons que la nouvelle position de la société lui permettra de préserver ses relations de sous-traitance avec Apple.
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