Motorola envisage un désengagement du marché mobile
Le constructeur américain étudie une éventuelle cession de sa branche mobile pour relancer sa croissance. Elle représente 52% de son CA.
En butte à la grogne de ses actionnaires sur ses performances mitigées – en premier lieu desquels le redouté milliardaire américain Carl Icahn, troisième actionnaire de Motorola -, le troisième fabricant mondial de téléphones mobiles a annoncé hier soir dans un communiqué qu’il « explore actuellement une révision stratégique et structurelle de ses activités pour accroître la valeur qu’il apporte aux actionnaires ». Première surprise, parmi les alternatives étudiées, Motorola annonce qu’il envisage « la séparation des terminaux mobiles de ses autres activités » pour se recentrer sur la production d’équipements réseaux d’entreprises et de « boxes » grand public.
Le constructeur américain – dont les ventes de mobiles ont baissé de 33% en 2007, principalement au profit de Samsung -, indique « ne pas avoir l’intention de discuter » de ces « alternatives stratégiques, à moins que ou jusqu’à ce que [son] conseil d’administration n’ait approuvé une transaction définitive ou que le processus soit finalisé ». Il ajoute toutefois qu’il ne peut être certain que cette transaction sera réalisée.
Qui veut des mobiles Motorola ?
Reste maintenant à savoir qui seront les éventuels prétendants pour cette activité, qui représente 52% du chiffre d’affaires 2007 du groupe. Dans un entretien accordé à l’agence Reuters, Carl-Henric Svanberg – PDG du suédois Ericsson – a indiqué qu’il étudierait chacun des actifs que son concurrent souhaite céder. Mais « avec un regard très prudent », Ericsson ayant plutôt tendance à privilégier la croissance organique.
Sur son dernier exercice, la branche mobiles de Motorola vient de publier un chiffre d’affaires de 19 milliards de dollars, en retrait de 33% sur un an. Son résultat opérationnel est passé de 2,7 milliards de dollars l’an dernier à une perte de 1,2 milliard sur la dernière période.