Motorola ne devient pas éditeur de logiciel mais va bientôt présenter sa propre version de Linux, baptisée HA Linux, pour High Availability (haute disponibilité), et destinée au marché des serveurs téléphoniques. Cette version spécifique du système d’exploitation libre sera disponible pour les plate formes Intel comme pour celles à base de processeurs PowerPC. Pour le moment, Motorola ne souhaite pas grouper obligatoirement ce Linux HA avec ses propres serveurs téléphoniques. Bien au contraire, le but est de proposer ce système d’exploitation à qui veut bien l’accepter. Pour s’imposer, Motorola arrive avec des arguments très spécifiques à même de convaincre les professionnels de la téléphonie. En effet, du fait de l’extrême stabilité de son code source, Linux représente la solution idéale pour les applications qui demandent une disponibilité permanente du matériel. Le seul problème à régler était celui de la maintenance à chaud, or c’est là-dessus que Motorola fonde tout son argumentaire. En effet, jusqu’à présent, certaines versions Linux étaient capables d’accepter le changement d’unités de stockage à la volée mais pas beaucoup plus. Autre problème à résoudre, la migration de processus dans le cadre de machines en grappe (cluster). C’est sur ces deux questions que l’effort des programmeurs de Motorola a porté.
En effet, avec HA Linux, Motorola annonce être en mesure de permettre le changement de n’importe quel composant matériel à chaud, c’est-à-dire sans avoir besoin de redémarrer la machine. Et cela concerne aussi les processeurs ! Motorola clame que sa solution répond aux critères 5NINES pour une disponibilité des systèmes 99,999 % du temps. Soit un arrêt cinq minutes dans l’année en moyenne. Un argument marketing très à la mode en tout cas. Si d’autres projets de Linux « haute disponibilité » ont déjà vu le jour, aucun ne permettait autant de souplesse jusqu’à présent. L’annonce officielle de ce Linux « made in Motorola » aura lieu en France le 16 mars et il faudra attendre jusque là pour en savoir un peu plus en terme de disponibilité et de prix. Mais on peut déjà tirer quelques enseignements de ce mouvement stratégique du fondeur vers l’OS libre.
Pour Stephane Fermigier, président de l’AFUL (Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des logiciels libres), cette orientation correspond à des réalités techniques. « Linux est bien connu pour sa stabilité et justement c’est un élément clé pour les solutions à haute disponibilité ». S’il s’étonne que Motorola ne mette pas en avant son propre matériel, il ajoute quand même que » Linux possède déjà une excellente réputation dans le domaine des serveurs de télécommunications où certaines machines sont restées plus de 400 jours sans avoir à rebooter. Mais pour l’instant les projets de Linux-HA n’étaient pas en mesure d’effectuer de migration de processus, ni de permettre tous les changements de composants matériels à chaud ». Il précise enfin que la tache de Motorola a été grandement facilitée par l’esprit même de Linux. « Du fait de son code source adaptable, Linux peut gérer tous types de systèmes, du plus petit au plus gros ».
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