Mouvement de grogne parmi les salariés de Tiscali France
La majorité des salariés ont répondu à l’appel des syndicats pour un débrayage de deux heures organisé jeudi. Sur fond de rumeur de vente, ils protestent contre l’absence de dialogue de la direction du FAI.
L’ambiance est morose chez Tiscali France. La situation du FAI est incertaine : d’un côté, la direction de la filiale française du groupe d’accès Internet paneuropéen martèle que le service d’accès n’est pas à vendre, de l’autre, une dizaine de prétendants dans le secteur télécoms regardent le dossier depuis fin 2004 dans la perspective d’une éventuelle reprise.
Dans ce contexte, les représentants des syndicats de Tiscali France (CFTC, CFDT, FO, CGC-CF) ont émis un appel pour un court débrayage entre 14h00 et 16h00 dans la journée de jeudi. La majorité des 400 salariés semblent avoir répondu à l’appel. Selon les syndicats, 75 % du personnel a observé ce débrayage sur le site de Bordeaux (Tiscali Contact qui correspond au centre d’appel), 50 % sur le site de Saint-Ouen (siège social), 90 % à Vitry (site d’hébergement des serveurs) et 60 % à Marseilles. La direction de Tiscali France n’a pas souhaité réagir sur ce mouvement de protestation salariale et sur son ampleur.
L’un des principaux motifs de mécontentement porte sur l’absence de dialogue entre la direction de Tiscali France et le comité d’entreprise. « Diego Massida [aux commandes de Tiscali France depuis quatre mois, ndlr] élude les questions sensibles sous prétexte qu’il ne dispose pas de réel mandat pour en discuter », déclare Stanley Marie-Noël, représentant CFTC à la tête du comité intersyndical.
Cela va peut-être changer : jeudi en fin de matinée, au cours d’une réunion organisée avec les salariés dans les locaux du siège social parisien, Diego Massida a déclaré qu’il pourra prendre les fonctions de PDG de Tiscali France dès la semaine prochaine. Il en a profité pour réitérer sa position : Tiscali France n’est pas à vendre. En revanche, le FAI reconnaît que son pôle de cartes pré-payées Intercall devrait sortir du giron du groupe.
L’exigence d’un retour au dialogue
Les syndicats ont lancé un « ultimatum » à la direction de Tiscali en exigeant que le « dialogue » reprenne avec les représentants des salariés à partir de lundi prochain. Sinon les prochains débrayages pourraient durer plus longtemps, lancent-ils sous forme d’avertissement.
Un autre rendez-vous est attendu dans le courant de la semaine prochaine : à la suite du déclenchement de la procédure de droit d’alerte en juillet 2004 concernant les comptes de Tiscali France (voir édition du 12 décembre 2004), un rapport d’un expert financier indépendant doit être remis au comité d’entreprise.