Mozilla fête les dix ans de l’alternative open source pour le Web
Les agitateurs de la Fondation Mozilla veulent profiter de la prochaine décennie pour poursuivre leur révolution technologique.
Mozilla a fêté ses 10 ans, hier, lundi 31 mars. Plus exactement, la Fondation a fêté la mise à disposition sous une licence open source (la Mozilla Public Licence, aujourd’hui en version 1.1) des sources du navigateur Netscape Navigator, alors développé sous le nom de code Mozilla, et de la création de l’organisation chargée du projet, la Mozilla Organisation (Mozilla.org) à l’époque. L’organisation prendra le statut d’association sans but lucratif pour devenir la Fondation Mozilla (Mozilla Foundation) le 15 juillet 2003.
« L’idée était de montrer qu’une communauté open source pouvait offrir du choix et de l’innovation dans des technologies clés d’Internet ce que ne pouvait pas faire des éditeurs commerciaux imposants », écrit sur son blog Mitchell Baker, la présidente de Mozilla. « Cette idée se concrétisa à travers le projet Mozilla. »
Mozilla n’était pas la première organisation à vouloir refaire le monde des technologies Web à coup de logiciels libres et d’esprits ouverts et motivés. Le projet GNU/Linux ou le développement du serveur Apache par la fondation éponyme avaient montré la voie dans les années 90. Autant d’aventures réussies qui encouragèrent les fondateurs de Mozilla dans leur ambitieux projet. Lequel se concentrait sur un ensemble de développements (la suite Web Mozilla, aujourd’hui SeaMonkey, Camino, Bugzilla, Calendar, Thunderbird) et, surtout, sur le navigateur vedette Firefox.
Une alternative sérieuse aux environnements propriétaires
Une version 3 en vue de Firefox, plus de 500 millions de téléchargements et 170 millions d’utilisateurs dans le monde d’un navigateur disponible en une quarantaine de langues (et crédité d’environ 25 % du marché de la navigation Internet)…tout cela réalisé en en dix ans. Les avancées de la Fondation ont dépassé les plus grands espoirs de ses contributeurs. Rappelons que, au moment du lancement de Firefox 1.0 en novembre 2004, Tristan Nitot, le président de Mozilla Europe, imaginait à peine que le navigateur puisse occuper les 10 % de parts de marché.
Mozilla n’a pas l’intention d’en rester à ses premiers succès et compte bien employer la prochaine décennie à renforcer la simplicité d’usage des outils des nouvelles technologies en ligne en poursuivant sa stratégie de solutions ouvertes et communautaires. « S’assurer que le Web ouvert reste la plate-forme de développement de choix pour les nouvelles applications en ligne [et] fournir une alternative sérieuse aux environnements fermés et propriétaires« , constitue l’axe central de développement de Mozilla, toujours selon Mitchell Baker.
C’est notre monde, rendons-le formidable
Un axe de développement que la Fondation veut désormais appliquer à l’univers de la mobilité, nouvel eldorado du Web. « Faire évoluer le « navigateur » pour supporter les nouvelles pratiques d’Internet » passera notamment par une nouvelle organisation mondiale qui saura s’inspirer des implications locales tout en tirant parti de sources de financements issus du marketing et des collectes de fonds traditionnelles.
« Nous avons la capacité à influer sur l’architecture Internet et les usages de l’utilisateur. Nous avons l’organisation, nous avons les outils de développement, nous avons la parole. C’est notre monde. Rendons-le formidable« , conclut Mitchell Baker. Un discours qui, à l’approche du quarantième anniversaire de mai 68, fleure bon la révolution technologique.