« Nous avons réglé la majorité de nos problèmes juridiques et nous espérons atteindre la rentabilité en 2001 », a déclaré Michael Robertson lors de son discours inaugural au Midem 2001, ainsi que le rapporte Reuters. Le jeune PDG de MP3.com (33 ans) voit sa société sortir d’ennuis juridiques qui l’ont confronté aux dinosaures de l’industrie du disque, les très puissantes Majors. Universal fut la dernière à résister, refusant de signer un accord jusqu’au dernier moment pour finalement empocher plus de 50 millions de dollars et prendre un peu moins de 5 % de participation dans la société, ce qui n’a pas empêché Michael Robertson d’assurer à son auditoire : « Nous croyons que nous pouvons rester indépendants. » A Cannes, la voix de Robertson a été relayée par celle du médiatique patron d’Universal France, Pascal Nègre, qui a lui déclaré que « 2001 sera l’année payante sur le Net ». Sa Major lance en effet un service d’abonnement dans les mois qui viennent.
De la musique MP3 dans les ascenceurs ?
Pascal Nègre et Michael Robertson partagent donc le même avis : les consommateurs sont prêts, la distribution de la musique en ligne peut maintenant emprunter des chemins autres que celui de la gratuité. Michael Robertson mise sur une musique ubiquiste, disponible partout. « Dans un monde idéal, j’imagine qu’aussitôt que quelqu’un achètera un CD et donnera son numéro de compte MyMP3 à la caisse, il aura immédiatement tous les morceaux stockés sur son compte virtuel », s’enthousiasme-t-il dans une interview accordée à La Tribune avant de poursuivre : « Je suis passé par Londres en venant ici. A l’hôtel, la télévision était connectée à Internet. J’ai pu écouter les disques de ma discothèque tout en étant à des centaines de kilomètres de chez moi. » La stratégie de MP3.com est bien d’être présent partout, jusque dans les ascenseurs ! Pour preuve, MP3.com a passé des partenariat avec des sociétés commercialisant des appareils connectés à Internet qui diffusent de la musique en streaming.
Les formats sécurisés voués à l’échec
La seule question qui reste apparemment sans réponse est celle du format. Alors que le MP3 n’est pas sécurisé et offre une qualité d’écoute inférieure à celle du CD, les standards risquent de s’affronter. Michael Robertson a déjà déclaré à plusieurs reprises qu’il ne croyait pas à des formats protégés qui ne seraient pas pris en charge par les lecteurs de CD actuels. Dans une interview accordée à ZDNet, il estime ainsi que « les formats sécurisés sont voués à l’échec ». « Avec plus d’un milliard de graveurs de CD dans le monde, il n’y a pas d’autre solution [que de continuer avec des solutions non sécurisées]. » En revanche on ne sait toujours pas ce qu’il pense de la redevance sur les supports d’enregistrement numérique…
Pour en savoir plus : MP3.com
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