Bien que son influence se fasse ressentir dans la campagne de nombreux candidats aux municipales, le numérique demeure l’apanage des grandes villes de France.
C’est l’un des principaux enseignements à tirer du dernier Observatoire réalisé par le Social Nextwork. Ce réseau coordonné par le groupe de réflexion Renaissance Numérique a examiné tous les programmes proposés dans les cinq plus grandes villes du territoire métropolitain et a mené, en parallèle, une enquête en ligne auprès de 550 candidats dans plus de 200 communes.
Pour 60% de ceux qui ont un programme en ligne, le numérique est un argument de campagne. Mais ce taux n’est que de 55% dans les communes de moins de 50 000 âmes… contre 87% pour les villes de plus de 200 000 habitants. En outre, les usages considérés comme réellement innovants sont rarement mis en avant. Sur les 161 programmes sondés, seuls 24 évoquent l’ouverture des données publiques (open data) ; 15 mentionnent la e-santé ; 10, la ville intelligente (« Smart City »), thématique au coeur du débat à Lille, à Marseille ou encore à Paris, entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
« Ces enjeux sont pourtant le coeur de la compétitivité et de l’innovation de demain« , déclare Élisabeth Bargès, coprésidente de Renaissance Numérique et responsable affaires publiques de Google. Et d’ajouter : « Ce sont des leviers économiques [qui] permettent une gestion plus moderne de la ville, de ses services ou de sa mobilité« .
Le soutien à l’innovation et aux start-up est globalement moins évoqué que les services (e-administration, Wi-Fi gratuit, etc.), l’éducation (fourniture de matériel aux écoles, formation des élèves… et l’équipement, notamment à travers le haut débit. En revanche, par rapport à 2008, l’étape de multi-présence a été franchie : pratiquement tous les candidats exploitent, en plus des traditionnels meetings et de la tournée des marchés, les réseaux sociaux (compte Twitter et page Facebook), voire les applications mobiles.
Comme le note Silicon.fr, la campagne numérique fait également la part belle aux outils de ciblage. Patrick Menucci, tête de liste du Parti socialiste à Marseille, recourt aux services de l’agence La Netscouade et s’appuie sur la solution de mobilisation électorale NationBuilder. A Paris, la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet a opté pour le logiciel cartographique français Corto et son interface Web Memento. Sa rivale socialiste Anne Hidalgo a retenu l’outil de ciblage 50+1 et les logiciels de l’Américain Blue State Digital, déjà utilisés par Barack Obama.
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