MusicMakesFriends veut devenir le meilleur ami de l’industrie musicale

Mobilité

Le nouveau jukebox Internet européen a signé avec trois majors et des milliers de labels indépendants. Le tout fondé sur un modèle hybride.

Avec tous les services de musiques en ligne qui se sont lancés sur la toile ces derniers mois, l’internaute dispose d’un choix ahurissant, notamment Last.Fm, Deezer, Radioblog, Pandora ou encore Jiwa lancé il y a quelques jours à peine…On recense à ce jour plus de 400 services de musique. Et il faudra ajouter un nouveau venu : MusicMakesFriends. Lancé le 5 mars dernier, ce nouveau jukebox Internet est édité par Playtime, une société luxembourgeoise qui compte une quinzaine de collaborateurs permanents.

« Il nous a fallu 18 mois pour mettre en place le site. Une version bêta qualitative du service gratuit a été lancée en juin 2007. Nous avons récolté feedback de nos membres et avons travaillé à l’amélioration du service en le rendant encore plus simple d’utilisation, convivial tout en gardant la richesse des fonctionnalités et l’interactivité proposées », déclare Alexandra Fernandez-Ramos, qui a fondé MusicMakesFriends avec Bruno Chauvat. « Il est important de répondre aux attentes des différents types d’amateurs de musique. Le désir, l’émotion, et l’attente d’un amateur ou d’un expert ne sont pas les mêmes. »

Un refrain entendu à de nombreuses reprises ces derniers mois. Néanmoins, le service se présente comme la première plate-forme paneuropéenne dédiée à la musique. Il a été décliné en quatres langues (dont une version française) et est disponible dans neuf pays.

Réseau social intégré

En plus du traditionnel service de jukebox personnalisable désormais bien connu, on trouve d’autres fonctionnalités assez originales. A commencer par un disque dur virtuel gratuit d’une capacité de 2 Gigaoctets pour stocker de la musique ou même des photos.

Mais particularité du système, il n’est pas tout à fait gratuit. Pour 8,99 euros par mois, il sera proposé aux utilisateurs de porter la capacité de leur espace de stockage à 20 Go pour accéder, écouter et partager leur musique en toute sécurité. Ils pourront aussi profiter de l’accès à un catalogue de plus d’un million et demi de titres disponibles en écoute.

Enfin MusicMakesFriends, comme son nom l’indique, permet aux membres venus de tous horizons de faire connaître leurs goûts musicaux à travers des playlists partagées. Les habitués de Last.Fm ne seront pas dépaysés. « Qui de mieux placé qu’une Sévillane pour vous conseiller des artistes de flamenco ou un Munichois pour vous recommander les dernières perles de la scène Hip-hop montante en Allemagne ? », souligne Alexandra Fernandez-Ramos.

Accords avec trois majors

C’est devenu une étape incontournable, il faut passer par la case négociation avec les ayants-droit avant de lancer un service utilisant des contenus musicaux protégés.

Le site a ainsi signé un accord avec la PPL (Phonographic Performance Ltd, ndlr) qui a au niveau international, un accord cadre de réciprocité avec ses sociétés soeurs dont la SCPP pour les droits des producteurs français. Sans oublier les Sacem Française et Luxembourgeoise ainsi que trois autres sociétés de gestion collective des droits d’auteurs.

MusicMakesFriends a déjà bien avancé pour alimenter son catalogue. L’éditeur du site assure avoir également signé des accords avec les majors EMI, Universal Music, Sony BMG et plus de 9000 labels indépendants.

Pour séduire ces pointilleux partenaires, MusicMakesFriends prévoit de rémunérer les artistes en reversant un pourcentage (non communiqué) sur l’abonnement pour l’accès au catalogue mais aussi sur la publicité pour l’utilisation gratuite de musique.

La gratuité totale, no way

« Nous sommes convaincus que seule une combinaison des deux modèles économiques, gratuit et payant, peut répondre à tous ces modes d’écoute et de découverte différents dans un cadre légal », poursuit Alexandra Fernandez-Ramos.

« La gratuité totale à la demande dans un environnement légal ne peut pas trouver son modèle économique en étant uniquement financé par la publicité, comme l’a démontré le retrait de Pandora de tous les pays à l’exception des Etats-Unis », conclut-elle.

Et pour laisser le choix à l’utilisateur qui aurait encore un peu de budget, il lui sera possible d’acheter les morceaux grâce à des partenariats négociés avec iTunes et Amazon. Qu’on se le dise, la musique ne s’apprécie plus… elle se consomme.