Musique en streaming : Spotify reste agile sur le mobile
En quête de leviers de croissance sur le marché ultra-concurrentiel de la musique en streaming, Spotify pourrait décliner sur mobile son offre gratuite financée par la publicité et actuellement réservée aux plates-formes desktop.
Un virage stratégique est à prévoir chez Spotify.
Toujours en quête de rentabilité cinq ans après ses débuts sur le marché de la musique en streaming, la société suédoise pourrait officialiser, ce 11 décembre, une offre gratuite sur mobile. Selon les sources ‘proches du dossier’ qui se sont confiées au Wall Street Journal, il s’agirait d’un service apparenté à celui déjà proposé sur desktop et financé par la publicité.
A l’heure actuelle, seuls les utilisateurs de Spotify Premium (formule à 9,99 euros TTC par mois) peuvent écouter librement de la musique sur leurs appareils mobiles. Les autres – y compris ceux qui ont souscrit l’abonnement à 4,99 euros pour supprimer la publicité sur PC et Mac – n’ont droit qu’à des extraits de 30 secondes, exception faite de la période d’essai de 30 jours accessible en fournissant un numéro de carte bancaire.
Adoptée en 2008, cette segmentation semble aujourd’hui moins pertinente alors que smartphones et tablettes inondent le marché, accompagnant le développement des réseaux mobiles à (très) haut débit. En outre, le marché du streaming est devenu plus concurrentiel, investi par Apple et Google, mais aussi de jeunes sociétés comme Rdio, Slacker et le Français Deezer, Beats et YouTube étant pressentis pour prendre position en 2014.
L’audience mobile revêt d’autant plus d’enjeu pour Spotify, qui, valorisé à plus de 4 milliards de dollars après son dernier tour de table (250 millions de dollars levés fin novembre), reste incapable de rentabiliser son modèle économique : ses pertes se sont creusées en 2012, à 58,7 millions d’euros, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 128% sur un an.
Dans le cadre de cette offre gratuite sur mobile, des accords auraient été noués pour exploiter les catalogues des majors Sony Music Entertainment, Universal Music (Vivendi) et Warner Music (Access Industries), soit plus de 20 millions de titres. Selon TechCrunch, la diffusion a été optimisée au sens large, des publicités audio à la musique, avec un système de radios personnalisées sur le modèle de Pandora et davantage de libertés accordées aux utilisateurs qui se constituent des listes de lecture ou des dossiers de favoris.
En renforçant ainsi l’attractivité de ses services sur mobile, Spotify diversifierait ses sources potentielles de revenus… et de conversion de sa base d’utilisateurs, dont moins d’un tiers (environ 6 millions sur les 20 millions d’actifs) sont actuellement titulaires d’un abonnement payant.
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