Au mois de septembre, 42 % des internautes en France ont écouté au moins une fois de la musique sur une plate-forme de streaming à la demande, gratuite ou payante.
C’est l’un des nombreux constats établis par Médiamétrie dans la dernière vague de son Web Observatoire, baromètre trimestriel des usages Internet dans l’Hexagone.
Ils sont 5,6 millions d’internautes à avoir une consommation « mixte », c’est-à-dire à utiliser à la fois des services gratuits (lesquelles concernent, au global, 16,7 millions de Français) et des offres payantes (7,5 millions de personnes au total).
L’ordinateur reste un support d’écoute privilégié, en l’occurrence par 70 % de ces « streamers ». Suivent les téléphones mobiles (50 %), loin devant les tablettes (20 %) et les téléviseurs (9 %). En sachant que chez les souscripteurs de formules payantes, l’usage est plus fréquent sur mobile (56 %) que sur desktop (54 %).
La concurrence est féroce sur ce secteur où les offres financées exclusivement par la publicité (TuneIn Radio, Dailymotion…) coexistent non seulement avec des services intégralement payants (Napster, Fnac Jukebox…), mais aussi avec des plates-formes fonctionnant sur le modèle freemium, à l’image de Deezer et Spotify.
La croissance du marché s’illustre dans les données compilées par l’IPFI (fédération mondiale des producteurs de disques) : en 2013, les services de musique exploités sous forme d’abonnements – y compris les offres de téléchargement – ont pour la première fois dépassé la barre du milliard de dollars de chiffre d’affaires dans le monde.
Le streaming a par ailleurs dépassé, en 2014, les ventes de CD aux États-Unis, tout en se rapprochant du téléchargement, à en croire les statistiques de la RIAA (Recording Industry Association of America).
En France, le dernier bilan du SNEP (principal syndicat des producteurs de disques) fait état de 58,6 millions d’euros de revenus pour le streaming sur les 7 premiers mois de 2015. Soit 42 % de plus d’une année sur l’autre… et l’équivalent de la moitié du CA des ventes physiques de CD et de vinyles.
La guerre s’est intensifiée cet été avec l’arrivée d’Apple Music dans une centaine de pays dont la France.
Google a répliqué en s’appuyant sur une plate-forme existante : YouTube, décliné depuis fin octobre en une version premium sans publicité, un catalogue élargi de musique et de vidéos, un mode hors ligne et l’écoute en continu, y compris lorsque l’application se trouve en tâche de fond.
Les forces en présence* rivalisent de nouvelles fonctionnalités pour se distinguer. Illustration avec Deezer, qui mise sur un équilibre entre un algorithme et une équipe d’une quarantaine de personnes pour améliorer la recommandation musicale.
Quand du côté d’Apple, on insiste sur l’interaction avec les artistes et sur la reconnaissance vocale avec Siri, Spotify s’ouvre aux fabricants d’équipements multimédias et à la voiture connectée, tout en s’alliant à des opérateurs mobiles.
Pour d’autres acteurs, il est plus difficile de placer le curseur. C’est le cas de l’Américain Rdio, qui s’est placé en procédure de faillite avant de revendre une partie de ses actifs à son compatriote Pandora.
* On notera que Deezer revendique 6 millions d’abonnés payants sur 16 millions d’utilisateurs actifs. Spotify en compte 20 millions sur une base de 75 millions.
Crédit photo : agsandrew – Shutterstock.com
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