La Hadopi fait un focus sur l’état du marché de la musique enregistrée et numérique à l’occasion d’une rencontre avec les professionnels des secteurs qui sera organisée à Paris la semaine prochaine.
Après la publication des premiers éléments diffusés par La Tribune, l’autorité administrative en charge de la lutte contre le piratage numérique a distribué ce rapport à la presse dans la journée de vendredi.
Un focus intéressant qui tombe à pic avec la prochaine session du MIDEM à Cannes (28-31 janvier).
Selon l’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI), le marché numérique a représenté 29% du marché mondial en 2010 (+4 points en un an). Son chiffre d’affaires s’élève à 4,7
milliards de dollars en 2010 (+6%).
En France, le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) considère que le marché numérique affiche une progression de 14,1% en 2010 à 88,1 millions d’euros.
C’est encourageant sur les 9 premiers mois de l’année 2011: les ventes numériques progresse de 14,6% à 79,1 millions d’euros.
« Au premier semestre déjà, la France présentait un taux de croissance du numérique supérieur à celui constaté dans les grands marchés comparables » (Suède, Allemagne Royaume-Uni).
La structure des ventes numériques évolue : abonnements (22,5 % des revenus numériques globaux, plus 7,9 points par rapport aux 9 premiers mois de l’année 2010), le streaming financé par la publicité (12,4 %, + 2 points), le téléchargement Internet (51, 1 %, en baisse de 2,8 points) et la téléphonie mobile (14 %,- 7 points).
En 2010, on recensait 150 plateformes musicales en France avec des modèles économiques variés : tout payant (iTunes Store, Amazon MP3, Qobuz), tout gratuit (Beezik, Jamendo…), « Freemium » (Deezer, Spotify).
Selon le rapport de l’Observatoire de la musique numérique du premier semestre 2011, on observe un essor rapide du modèle du streaming.
Pour la distribution, des passerelles sont erigées entre le services de musique et les réseaux sociaux (Facebook / Spotify) ou les opérateurs (Deezer-Orange, SFR-Spotify).
Sur la production, certains acteurs visent des segments spécifiques comme le crowdsourcing (MyMajorCompany, Kiss Kiss Bank Bank…).
Mais, selon La Tribune, le business n’est pas florissant pour autant.
« Dans leur ensemble, les éditeurs de services en ligne, qu’il s’agisse de sites de streaming, comme Deezer ou Spotify, de boutiques en ligne comme VirginMega ou des plateformes de vidéo comme YouTube ou Dailymotion, génèrent 141 millions d’euros de chiffre d’affaires, mais perdent 4,8 millions d’euros. »
La différence de taxation entre les pays européens semble jouer un rôle déterminant : ainsi, les plates-formes installées à l’étranger (comme iTunes d’Apple qui a posé ses bagages au Luxembourg pour couvrir l’Europe et bénéficier au passage pour bénéficier d’une moindre TVA (6%), enregistre un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros et affiche une certaine rentabilité.
Ce n’est pas le cas des services de musique numérique installés en France qui sont assujettis à une TVA à 19,6 % et qui perdent de l’argent.
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