Musique : Saul Williams et Trent Reznor sur les pas de Radiohead
Deux artistes américains emboitent le pas du groupe de rock anglais Radiohead, qui propose son album en ligne à un prix fixé par l’internaute.
A l’heure où la commission anti-piratage menée par Denis Olivennes s’efforce de défendre les intérêts des maisons de disques en France, un nouveau modèle de distribution en ligne est-il en train d’émerger au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, privilégiant une rémunération directe à l’artiste concerné ? Tandis que Radiohead propose depuis le mois dernier aux internautes de fixer eux-mêmes le prix qu’ils souhaitent payer pour télécharger InRainbows, son nouvel opus, le slammeur américain Saul Williams et Trent Reznor – charismatique leader des Nine Inch Nails – viennent eux aussi de prendre le contre-pied de la « vieille » industrie du disque.
En bisbille avec la maison de disque Universal Media, suite à son invitation en septembre à pirater les CD de son groupe (vendus trop chers à son goût), Trent Reznor vient de produire le nouvel album de Saul Williams, intitulé « The Inevitable Rise and Liberation of NiggyTardust! ». Originalité, il est distribué en ligne sur le site de Saul Williams, moyennant une donation pouvant aller de 0 à 5 dollars.
Les radins doivent se conter d’un fichier MP3 échantillonné en 192 Kbit/s. Les autres ont droit à trois types de fichiers : MP3 (192 Kbit/s), MP3 (320 Kbit/s) et FLAC (Free Lossless Audio Codec), un « codec » de compression sans pertes de données. Les albums numériques sont livrés avec un fichier PDF incluant la couverture et les paroles. Et, bien entendu, les morceaux sont garantis sans aucun DRM (Digital Rights Management), et donc sans verrous numériques censés empêcher leur piratage.
Reste à voir si ce nouveau modèle économique sera bénéfique à terme pour les artistes. Tandis que certains magazines font état de la vente de 1,2 millions de disques en ligne par Radiohead, le manager de ce groupe a précisé le 1er novembre à la BBC que ce chiffre est « exagéré ».