Il ne serait plus qu’une question de semaines avant la présentation officielle d’un service de musique en streaming rattaché à YouTube.
La filiale de Google aurait levé l’une des dernières barrières au lancement de cette offre en trouvant un terrain d’entente avec Merlin. Cette agence spécialisée dans la gestion des droits numériques représente environ 20 000 labels indépendants, dont XL Recordings et Domino, qui comptent dans leurs portefeuilles respectifs la chanteuse londonienne Adele et le groupe britannique Arctic Monkeys. Elle est souvent appelée « la quatrième major » aux côtés de Sony, Universal et Warner, avec lesquels des accords ont déjà été signés.
Le Financial Times, qui s’appuie sur les témoignages de plusieurs sources dites « proches du dossier », évoque des mois d’âpres négociations au cours desquelles YouTube aurait menacé de bloquer l’accès aux clips musicaux des artistes liés aux labels refusant toute concertation. La dernière réactualisation du contrat serait finalement bien plus avantageuse pour Merlin que la version qui avait fuité au mois de juin.
Il pourrait en résulter une formule payante de YouTube associant streaming – avec mode hors-ligne – et visionnage de contenus sans publicité. Sur ce dernier point, l’utilisateur pourrait choisir de ne supprimer la publicité que pour certains types de vidéo, par exemple ses centres d’intérêt ou les sujets d’actualité. La tarification varierait en fonction du nombre d’options de filtrage retenues. C’est ce qu’a laissé entendre Susan Wojcicki, patronne de YouTube, lors d’une intervention fin octobre dans le cadre de la conférence Code/Mobile organisée à Half Moon Bay (Californie).
Une telle approche impliquerait des discussions avec plusieurs partenaires en vue de promouvoir des programmes dédiés. Un marqueur de différenciation pour cette offre de streaming dont le lancement est régulièrement repoussé, la faute à « un manque d’originalité par rapport aux autres plates-formes existantes ».
Selon les dernières indiscrétions de la presse américaine, le service serait baptisé YouTube Music Key. Un offre d’essai gratuite serait proposée pour une durée de 30 jours. L’audience potentielle dépasse le milliard d’internautes, si l’on se fie aux statistiques communiquées par Google en termes d’utilisateurs actifs (se connectant au moins une fois par mois à sa plate-forme). Au jeu des pronostics, le cabinet Midia Research estime que les revenus pourraient s’élever à 500 millions de dollars la première année, soit plus de 5 % du chiffre d’affaires global de l’industrie du disque.
La marge de manoeuvre est importante : depuis son passage dans le giron de Google en 2006 (pour 1,65 milliard de dollars), YouTube a généré un peu plus d’un milliard de dollars à travers le partage de ses revenus publicitaires avec les ayants droit. A titre comparatif, Spotify, en à peu près 7 ans d’exercice, a reversé deux fois plus de bénéfices, avec un peu plus de 12 millions d’abonnés payants sur 50 millions d’utilisateurs.
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