MVNO : Télé2 France joue la carte des tarifs
En lançant son offre de téléphonie mobile basée sur des tarifs attractifs, l’opérateur vise la quatrième place de ce marché.
Il fallait faire vite, Télé2 n’a donc pas traîné : deux mois à peine après avoir signé un accord d’opérateur mobile virtuel (MVNO) avec Orange (voir édition du 14 mai 2005), le suédois lance en France son offre de téléphonie mobile, qui prendra effet le vendredi 17 juin prochain. Comme à son habitude, l’opérateur veut « faire simple et pas cher », selon Jean-Louis Constanza, directeur général de Télé2 France. L’offre se compose donc de trois forfaits, de 30 minutes, 1 heure et 2 heures, destinés à deux types de clientèle : les utilisateurs déjà équipés d’un terminal et qui veulent le conserver d’une part, et ceux qui n’ont pas encore de téléphone ou souhaitent le renouveler d’autre part.
L’offre « carte SIM seule » est proposée à 9,85, 14,85 et 21,85 euros par mois pour respectivement 30 minutes, 1 et 2 heures de communications. Le tout sans engagement mais avec 15 euros de frais d’activation de la carte. L’offre « téléphone inclus » impose un engagement de 24 mois qui correspond à la durée de garantie du Nokia 6610i, le seul terminal proposé pour le moment. « Je n’ai pas eu le temps de me rendre en Corée, en Chine et à Taiwan pour négocier avec les constructeurs », plaisante Olivier Anstett, ancien responsable marketing nommé aujourd’hui directeur général adjoint, « mais notre gamme s’enrichira dans le temps. » Si le téléphone est gratuit, les tarifs sont plus élevés : 14, 19 et 26 euros selon les durées proposées.
Convergence des services
Télé2 se distingue ainsi des principaux opérateurs qui ne proposent pas de forfaits inférieurs à 1 heure. En revanche, Télé2 ne dispose pas, pour le moment, d’offre prépayée et le report de minutes reste impossible « pour des raisons techniques de service informatique », justifie Olivier Anstett. Mais le décompte s’effectue à la seconde, sans crédit temps, de manière standard. Et nombre de services sont proposés en standard : double appel, messagerie vocale, présentation du numéro… Services complétés par la facturation détaillée gratuite sur demande et le portail GoLive d’informations, jeux, sonneries, annuaires, etc.
Après la téléphonie fixe puis l’accès Internet, bas débit comme ADSL, Télé2 complète donc aujourd’hui son offre de télécommunications, laquelle lui permettra de faire converger ses différents services. Cela ira de la facture unique (prévue pour la rentrée) à la possibilité de téléphoner de son mobile via les réseaux ADSL/Wi-Fi de la résidence… dès que les combinés le permettront et que Télé2 sera prêt. Comme le fait remarquer Jean-Louis Constanza, « Télé2 est le premier opérateur en France à offrir l’ensemble des services de télécommunications sous une seule marque ». Pour l’heure, l’offre se limite au GSM/GPRS, la 3G n’étant pas encore envisagée et l’Edge étant prévu plus tard, « quand les terminaux seront là », sous-entend Olivier Anstett.
Un investissement de « plusieurs dizaines de millions d’euros »
Les responsables n’ont pas souhaité détailler les conditions contractuelles signées avec Orange. « Nous ne sommes pas contents du coût d’achat des minutes », concède Jean-Louis Constanza. Mais le partenariat ne s’arrête pas à l’offre d’achat en gros des minutes. « Il s’agit d’achat en gros et de coopération technique », précise le responsable, qui ne cache pas sa satisfaction d’accéder au premier réseau mobile de France. « Nous sommes satisfaits des conditions principales », déclare le directeur général qui ne désespère pas de renégocier les tarifs à l’avenir. Le groupe a investi « plusieurs dizaines de millions d’euros [dans l’opération] », avance Jean-Louis Constanza, « la majorité sera dépensée dans les opération marketing et l’acquisition de clients ». Télé2 compte notamment ouvrir un quatrième centre d’appels avec 300 emplois à la clé.
L’opérateur vise exclusivement le marché grand public et les quelques professionnels qu’il considère comme des particuliers (professions libérales, TPE…). Une cible bien plus large que les marchés de niche dans lesquels s’engouffrent M6 Mobile by Orange et NRJ/SFR (voir édition du 11 février 2005). Télé2 s’appuiera sur sa base de 3,5 millions de clients fixes et ADSL dont il espère séduire 10 % dans un premier temps. Ensuite, l’opérateur vise les 8 à 10 millions de Français qui ne possèdent pas encore de téléphone mobile. Objectif : devenir le 4e opérateur mobile français. Pour Télé2, qui travaillait sur le dossier de la mobilité depuis 1999, dont trois ans de négociation avec les opérateurs, le lancement d’une offre mobile sonne comme une consécration.