Natalya Kaspersky est co-fondatrice des laboratoires Kaspersky, l’éditeur russe de solutions de sécurité. Mais elle n’est pas venue au salon InfoSecurity-Paris (qui vient de fermer ses portes) au nom des produits anti-virus. Mais pour annoncer officiellement l’arrivée d’InfoWatch en France. Cette filiale de Kaspersky Lab est spécialisée dans les solutions de prévention contre les fuites de données (DLP ou Data Leakage Prevention). Natalya Kaspersky a pris la direction de la filiale en octobre 2007 au poste de directrice générale, tout en conservant son siège à la présidence du conseil d’administration de Kaspersky Lab.
Vnunet.fr : Comment envisagez-vous votre arrivée sur le marché français ?
Natalya Kaspersky : Nous allons ouvrir un bureau ici et nous avons entamé des négociations avec plusieurs partenaires potentiels pour la distribution de nos logiciels. En France, le marché pour les solutions de DLP est encore inexistant contrairement à la Russie, le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Hier, une personne d’IDC me disait qu’ici, on utilise très largement des produits de cryptage des données. Mes les informations se perdent ou sont quand même transmises cryptées ou non. Nous allons devoir réaliser un vrai travail d’explication pour convaincre les clients.
Vnunet.fr : Que fournit votre solution de DLP ?
Natalya Kaspersky : Elle se compose de trois segments principaux. Le premier contrôle le trafic sur les réseaux qui comporte les échanges d’e-mails, la messagerie instantanée, etc. Le second contrôle les postes de travail. Les informations peuvent en effet être transmises à une clé USB, un CD ou un DVD ou encore à une imprimante. Si l’ordinateur portable d’un collaborateur est égaré alors qu’il contient des données confidentielles, notre solution peut prévenir des risques de vol de ces informations. Enfin, nous disposons aussi d’un module de cryptage. Et tout ça est gérer de manière centralisée.
Vnunet.fr : Comment se comporte ensuite le logiciel avec les informations contrôlées ?
Natalya Kaspersky : Suivant le niveau de confidentialité, l’origine, la destination, le contenu des informations, il peut soit les bloquer, soit informer le responsable informatique et retarder l’envoi des données jusqu’à ce qu’il prenne une décision. S’il n’y a pas d’actions entreprises, elles sont automatiquement bloquées. Enfin il peut tout simplement les laisser passer. Tout ce qui est analysé est stocké. Ce qui permet de savoir ce qui a été filtré il y a un ou deux ans par exemple.
Vnunet.fr : A qui s’adressent les solutions InfoWatch ?
Natalya Kaspersky : Nous ciblons des grandes entreprises qui comptent un minimum de mille postes de travail. Au printemps prochain, nous devrions pouvoir proposer une solution pour des structures plus réduites. Aujourd’hui nous comptons cinquante clients parmi lesquels des grandes banques russes, des entreprises du domaine des télécommunications et des sociétés positionnés sur le secteur pétrolier. Nous espérons pouvoir compter dix nouveaux clients français à la fin de l’année 2009.
Vnunet.fr : En combien de temps vos produits sont-ils intégrés chez vos clients ?
Natalya Kaspersky : En fait, ce sont les négociations commerciales qui prennent souvent plusieurs mois. L’intégration de la solution peut se faire en quelques jours en fonction des spécificités de chaque entreprise et des éléments qu’elles souhaitent installer. Nous intégrons la solution à un niveau régional, chaque bureau d’une même société est équipé individuellement et nous pouvons aussi n’installer qu’un ou deux modules si notre client a besoin de filtrer les e-mails uniquement par exemple. C’est un produit très flexible.
(lire la fin de l’interview page suivante)
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