« Tout juste un an après son lancement dans l’Hexagone », N26 se félicite d’y avoir franchi le seuil des 200 000 clients.
La tentation est grande de relativiser ces affirmations. Pas tant sur les éléments chiffrés, qu’il est difficile de mettre en doute, mais au niveau de la chronologie, plus contestable.
Dans l’absolu, le véritable démarrage commercial remonte effectivement à janvier 2017.
Sauf que la néo-banque venue d’Allemagne avait officiellement posé ses valises en France en décembre 2015 (à l’époque, sous la marque « Number 26 »), parallèlement à son arrivée dans cinq autres pays (Espagne, Grèce, Irlande, Italie et Slovaquie, en complément à l’Allemagne et à l’Autriche, investies en début d’année).
Les débuts avaient été chaotiques avec, en avril 2016, la mise en place d’une liste d’attente. Il était alors promis une finalisation des inscriptions sous deux semaines.
Au mois de juillet, N26, qui revendiquait 10 000 clients en France, avait changé de braquet, annonçant que les ouvertures de comptes ne reprendraient pas avant novembre*.
La machine avait finalement redémarré début 2017. N26 proposait alors une offre de compte courant avec une base gratuite additionnée d’une formule « N26 Black » à 5,90 euros TTC par mois incluant notamment une assurance voyage, une extension de garantie sur certains achats et la protection contre le vol de téléphones portables.
La déclinaison « N26 Business », visant les autoentrepreneurs avec un cashback trimestriel de 0,1 % sur toutes les dépenses, était venue enrichir le catalogue au mois d’avril.
S’y est récemment ajouté « N26 Metal », qui donne accès aux services d’un écosystème de partenaires, à commencer par les espaces de travail partagés de WeWork.
Entre-temps, plusieurs technologies ont été intégrées, à l’image de 3DSecure (en juillet) et d’Apple Pay (en octobre).
Le crédit à la consommation est arrivé en décembre, par le biais d’un partenariat avec Younited Credit (ex-Prêt d’Union).
L’offre proposée sur le marché allemand donne un aperçu des services susceptibles d’être lancés en France dans les prochains temps.
On trouve notamment, depuis l’été dernier, un agrégateur de polices d’assurance. La société de courtage Clark est dans la boucle, avec son robo-advisor qui doit faciliter la souscription d’offres « plus adaptées »… moyennant, au passage, le prélèvement d’une commission.
Outre-Rhin, N26 propose également des produits d’épargne, avec un taux d’intérêt brut allant jusqu’à 1,64 %. Les placements se font sur une durée de 6 mois à 5 ans, avec une institution partenaire : GRENKE BANK.
Toujours en Allemagne, les clients ont aussi accès à un dispositif de dépôt/retrait d’argent chez des commerçants partenaires, à des facilités de paiement jusqu’à 5 000 euros et à des produits d’investissement (trois portefeuilles proposés avec différents profils de risque).
N26 affirme que le bouche à oreille aura été son principal levier de développement sur le marché français, où le cap des 100 000 clients avait officiellement été franchi en septembre 2017.
On aura néanmoins repéré quelques campagnes publicitaires, dont l’une affirmant, sur la base d’un sondage commandé à OpinionWay, que « plus de 3 français [sic] sur 10 trompent déjà leur banque ».
La viralité des réseaux sociaux a été exploitée en complément, avec le défi #TrompeTaBanque : se prendre en photo à côté d’une affiche publicitaire N26 pouvait permettre de gagner des lots de « produits exclusifs » de la marque.
N26 prospecte aussi dans un univers où se sont développées des FinTech comme Lydia : les écoles et les campus universitaires. Un programme « Ambassadeurs » rémunéré est ouvert aux étudiants.
En août dernier, à l’heure d’annoncer avoir passé le seuil du demi-million de clients sur les 17 marchés que couvrent ses services (contre 300 000 en mars et 100 000 en décembre 2016), la start-up avait déclaré que 13 % de ses utilisateurs vivaient à Paris, la France étant l’un de ses cinq marchés les plus dynamiques.
Prochaines étapes sur la feuille de route : un lancement au Royaume-Uni (« au cours du 1er semestre ») et aux États-Unis (« pour la mi-2018 »).
* Le temps, pour la néo-banque, de changer de logo, d’adopter la dénomination « raccourcie » N26, d’obtenir une licence auprès de la BCE et de lever 40 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table emmené par Horizon Ventures, le fonds du milliardaire hongkongais Li Ka-shing.
Crédit photo : compte Instagram @n26
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