Le timing semblait optimiste au premier abord et pourtant, l’échéance fixée à la feuille de route reste d’actualité : StoreDot prévoit toujours un lancement commercial en 2016 pour sa technologie permettant de recharger un smartphone en 30 secondes.
La start-up israélienne fondée en 2011 avait retenu l’attention en avril dernier, lors de la conférence Microsoft Think Next organisée à Tel-Aviv. Elle y avait présenté son système NanoDot, basé sur des boîtes quantiques. En l’occurrence, des cristaux de semi-conducteurs biologiques de dimension nanométrique qui présentent des propriétés proches de celles des atomes.
En confinant les électrons dans les trois dimensions de l’espace, ces « quantum dots » agissent comme des puits de potentiel. Découverts dans les années 1980, ils sont communément synthétisés à partir de matières toxiques comme l’arsenic ou le cadmium. StoreDot se distingue en utilisant des molécules de peptide.
Associé à de l’hydrogène, du nitrogène ou encore de l’hélium, ce polymère d’acides aminés organiques d’environ 2 nm de diamètre acquiert diverses caractéristiques électrochimiques. Capable d’émettre des rayonnements bleus, rouges et verts sans nécessiter de rétroéclairage, il constitue un composant d’avenir pour les écrans, y compris flexibles dans le monde des « wearables » (en tête desquels les montres connectées).
StoreDot a également mené des travaux sur des puces mémoires plus performantes que la flash en écriture. A l’origine de toutes ces initiatives, on retrouve l’actuel CEO Doron Myersdorf, ancien de l’industrie pharmaceutique et de l’Université de Tel-Aviv, où il a étudié la maladie d’Alzheimer… et les acides aminés actifs dans le corps humain.
Le prototype actuel de chargeur reste encombrant et la batterie associée, en plus d’offrir une compatibilité limitée, ne bénéfice pas encore d’une endurance suffisante. Pour autant, le projet a retenu l’attention des investisseurs privés : fin 2013, StoreDot bouclait un premier tour de table de 6 millions de dollars avec le concours d’un fabricant asiatique de téléphones mobiles qui pourrait être Samsung. Il y a quelques semaines, la jeune pousse officialisait une deuxième levée de fonds : 42 millions de dollars avec le soutien notable du milliardaire russe Roman Abramovich, propriétaire du club de football de Chelsea (basé à Londres).
En attendant, pour 2015, un prototype fonctionnel intégrable dans un large éventail de smartphones et proposant la même puissance que les batteries actuelles, StoreDot cherche à fédérer les industriels et à les convaincre d’adapter leur processus de fabrication. L’enjeu est grand au vu de la croissance actuelle du marché des smartphones, évalué à près de 2 milliards d’unités sur l’année 2014 par les principaux cabinets d’études.
Selon les équipes de Doron Myersdorf, mentionnées par Reuters, un smartphone équipé du système NanoDot coûterait « 100 à 150 dollars de plus qu’un smartphone classique ». La durée de vie serait de 1500 cycles de charge, soit environ 3 ans. A terme, le concept pourrait s’appliquer à des batteries plus puissantes, comme celles des véhicules électriques, que l’on pourrait recharger non plus en quelques heures, mais en quelques minutes.
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Crédit illustration : Fabio Berti – Shutterstock.com
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