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Napster cherche sa légitimité

Avec l’essor fulgurant des logiciels de partage de fichiers, l’industrie du disque doit suivre à pas forcés le passage à la diffusion numérique. D’après Napster, plus de 20 millions de personnes auraient déjà téléchargé son logiciel. En comptabilisant les adresses IP des utilisateurs connectés, la société estime que près de 4 millions d’internautes utilisent son service au quotidien !

Mais lors d’un cycle de conférences organisé cette semaine outre-Atlantique par le cabinet d’études Jupiter, les grandes compagnies de disque ont martelé leur rejet du modèle Napster. En tant qu’intervenant, le président de Time Warner Richard Parsons a assuré que les industriels étaient prêts à tous les efforts pour « protéger l’intégrité de leurs droits et des droits des artistes ». Rappelons qu’un procès a démarré pour réclamer l’arrêt de la diffusion de titres liés à ces maisons de disques.

En même temps, Napster s’est trouvé quelques alliés. En interne d’abord : la société vient d’embaucher en tant que vice-président un ancien directeur des opérations chez Universal Music. Mais d’autres grandes figures ont déjà évoqué un soutien plus ou moins direct. Alan McGee, l’homme qui a découvert le groupe pop Oasis, a souligné auprès de nos confrères de VNUnet.com que le partage de fichiers aidait le monde musical. Fondateur du label Creation Records, il considère que « les gens ne devraient pas obtenir de la musique gratuitement. Mais Napster est très bon pour l’industrie. Il fait s’intéresser les gens au catalogue (de titres, ndlr) des artistes ».

Devant l’intérêt de la diffusion personnalisée de titres audio, des disquaires en ligne font preuve d’innovation. Le site Emusic vient d’ouvrir un catalogue de 125 000 titres MP3 en téléchargement illimité, contre un forfait de 20 dollars (140 francs) par mois, avec un tarif réduit de moitié sur l’année. Prenant en compte la rémunération des artistes, Emusic explique à ses utilisateurs qu’ils sont libres de graver leurs morceaux. Point faible, la plupart des titres sont issus de petits labels indépendants. On n’y trouve guère l’accès aux artistes les plus connus.

Le salut de Napster tient-il dans la rémunération de droits d’auteurs ? La société semble vouloir prendre ce chemin. Un accord de licence a été signé avec Liquid Audio pour intégrer peut-être un tatouage (watermark) dans le code des morceaux en circulation. Cette marque pourrait renvoyer vers le site de l’artiste pour faciliter sa promotion ou identifier les titres en circulation. Rien n’est encore officialisé sur le site de Napster, mais un tel geste calmerait le courroux des maisons de disques. Il ouvrirait surtout à Napster les portes du commerce électronique, avec porte-feuille de 20 millions de clients potentiels.

Pour en savoir plus :

* Napster

* EMusic

* Liquid Audio

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