Napster sous le coup de deux nouvelles plaintes
Condamné à filtrer les titres désignés par les maisons de disques, Napster doit aussi affronter deux nouvelles plaintes. L’une a été déposée par Emusic, un site de MP3, pour « infraction au droit d’auteur » et « concurrence déloyale ». La seconde émane des organisateurs des Grammy awards. Le jugement contre Napster et la capacité de filtrer qu’il met en avant depuis ont donné des idées !
Les Grammy Awards, équivalents américains de nos Victoires de la musique, se déroulaient le 21 février dernier. Dès la fin de leur retransmission, on trouvait déjà sur Napster les apparitions sur scène de U2, Moby ou encore Madonna. Un peu énervant pour la National academy of recording arts and sciences, organisatrice de l’événement qui en possède les droits. Si bien que la vénérable institution a décidé, elle aussi, de porter plainte contre Napster. Après tout si la RIAA a gagné son procès contre le logiciel d’échange, il n’y a pas de raison qu’eux aussi n’en profitent pas. La différence est qu’ils ont attendu le jugement en appel pour porter plainte. Ils auraient en effet pu le faire depuis belle lurette puisqu’on retrouve tout aussi bien les titres provenant des Grammy awards des années précédentes sur Napster.
Emusic excédé par la mauvaise volonté de Napster
Autre plainte contre le système d’échange, celle d’Emusic. Le site propose des fichiers MP3 en téléchargement et les facture à l’unité ou par le biais d’un abonnement. Emusic se frotte à Napster depuis plusieurs mois. Il était même parvenu à installer des filtres bloquant ses titres sur les serveurs de Napster (voir édition du 23 novembre 2000), mais la collaboration ne s’est jamais établie entre les deux sociétés. Si bien que la seule solution consistait à repérer les utilisateurs mettant à disposition des MP3 achetés sur Emusic et à fermer leur compte sur Napster. Mais en pratique, la procédure était apparemment peu appliquée.
« Depuis plus de six mois, Napster a catégoriquement rejeté nos demandes de filtrer et d’empêcher que les titres Emusic soient échangés sur le système sans notre permission », explique Gene Hoffman, le PDG d’Emusic. « Napster nous a clairement déclaré, ainsi qu’au tribunal, qu’ils pensaient qu’un tel système était techniquement impossible à mettre en place », poursuit-il. « La capacité de Napster à mettre en place rapidement un tel système de filtrage en l’espace du dernier week-end révèle les véritables motifs de cette société : construire de manière déloyale un modèle économique sur les travaux protégés par le droit d’auteur des autres. » Emusic porte donc plainte contre Napster pour « infraction au droit d’auteur » et « concurrence déloyale ». Par ailleurs, il demande que ses acheteurs interdits de Napster puissent de nouveau accéder au système d’échange. Gene Hoffmann explique en effet qu’Emusic n’en veut pas aux utilisateurs de Napster : « Nous comprenons et soutenons leur passion pour la musique MP3 téléchargeable. » Sans rancune !
Pour en savoir plus :La plainte d’Emusic au format PDF (en anglais)