Le nouveau PDG du système d’échange nommé à la fin juillet, Konrad Hilbers (ancien chief administrative officer de BMG Entertainement et ancien PDG de Compuserve) vient d’accorder une courte interview à l’hebdomadaire allemand Stern dans laquelle il indique que l’abonnement à Napster coûtera « environ 5 dollars » (environ 37 francs ou 5,6 euros). Tout en réaffirmant que le système emploiera un format sécurisé propriétaire baptisé « .nap » (voir édition du 17 juillet 2001), Konrad Hilbers assure que le système fonctionnera comme avant. Pour autant, le remplaçant d’Hank Barry ne donne aucune date, ne précise pas si le nombre de titres que l’on pourra télécharger sera limité, ni de quels titres il s’agira. On sait tout de même que l’on pourra tirer un trait sur les morceaux issus des catalogues de Sony et Universal, Hank Barry s’étant montré très clair à ce propos lors d’une conférence fin juillet. L’arrangement avec MusicNet l’empêche de passer un accord avec PressPlay. « Nous avons accepté de ne pas passer d’accord direct avec Sony et Universal pour un certain temps », a-t-il affirmé, cité par Wired.
De son côté, l’industrie du disque veut en finir une bonne fois pour toute. Elle vient ainsi de déposer ce mercredi 8 août une requête auprès du juge Marylin Hall Patel, chargée du dossier Napster, pour obtenir un jugement récapitulatif (« summary judgment »). « Les plaignants demandent un jugement récapitulatif sur une question que près de deux ans de procédure en justice ont rendue manifeste : Napster est coupable de violation massive et intentionnelle des droits d’auteur », note le document (disponible au format PDF). La RIAA et les autres adversaires de Napster demandent une audience le 1er octobre. Si Napster est convaincu de violation « intentionnelle » des droits d’auteur, les maisons de disques pourraient réclamer le maximum légal, soit 150 000 dollars par titre illégalement échangé (environ 1,1 million de francs ou 170 000 euros). Napster n’a pas souhaité commenter la requête de l’industrie du disque.
Contre-attaque judiciaire de Napster
Histoire d’ajouter un peu à l’embrouillamini, Napster vient de faire appel de l’injonction lui ordonnant de filtrer à 100 % les fichiers échangés sur son système. Il aura attendu la veille de la date butoir pour rendre un volumineux dossier d’une centaine de pages. Car si une décision l’avait autorisé à rallumer ses serveurs (voir édition du 19 juillet 2001), ce n’était que temporaire, en attendant un jugement. Et le fait est qu’il est toujours impossible, à l’heure actuelle, d’échanger des fichiers sur Napster. La demande en appel de Napster contre l’injonction du 11 juillet (voir édition du 12 juillet 2001) remet surtout en cause la position de l’expert légal désigné par le juge Marylin Hall Patel pour contrôler le filtrage en avril dernier (voir édition du 11 avril 2001).
D’après le document (disponible sur le site de Napster), l’expert A.J. Nichols se mêlerait un peu trop de ce qui ne le regarde pas, imposant ses décisions aux ingénieurs de Napster et influençant leurs choix. Napster lui reproche de le forcer à investir dans des solutions techniques sans offrir de visibilité à la firme qui n’en voit pas la fin. Par ailleurs, il estime que l’injonction est trop vague, rappelle que la Cour a estimé que le filtrage « n’est pas une science exacte » et faisant allusion à son architecture ainsi qu’à l’« ingéniosité » de ses utilisateurs, tente de démontrer qu’un filtrage à 100 % est irréaliste. Au final, Napster demande l’annulation de l’injonction du 11 juillet. Pendant ce temps, les géants MusicNet et PressPlay continuent de se préparer (voir édition du 24 juillet 2001)… avec ou sans Napster.
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