Nec Mergitur : à qui profite le hackathon ?
Dans lignée des attentats du 13 novembre, un hackathon « Nec Mergitur » s’est tenu ce week-end à Paris. Quels projets se sont distingués auprès du jury ?
Que ressort-il du hackathon « Nec Mergitur » organisé ce week-end par la Ville de Paris en association avec la préfecture de Police, dans les locaux de l’école 42 ?
À défaut d’une communication officielle, nous avions, dans notre édition de lundi, recoupé un certain nombre d’éléments, essentiellement à partir des contributions de participants sur les réseaux sociaux.
Hier dans la soirée, la mairie de Paris a diffusé un premier bilan, avec quelques chiffres (400 participants, 38 équipes…) et surtout la liste des 10 projets sélectionnés par le jury pour une présentation en plénière.
Que vont devenir ces projets destinés, dans la continuité des attentats du 13 novembre, à prévenir la radicalisation, à soulager les plates-formes de réception des appels d’urgence ou encore à contrer les rumeurs en temps réel ? Ils seront présentés en ligne « afin que chacun puisse s’en inspirer et les enrichir ».
La Ville de Paris s’est également engagée à créer une plate-forme « Défense et Sécurité » qui proposera aux équipes retenues un programme d’incubation.
Des partenaires privés et des fonds d’investissement – dont l’identité n’est pas dévoilée – ont par ailleurs « manifesté leur volonté de mobiliser des financements », tandis que des écoles de design se disent « prêtes à proposer des accompagnements en ergonomie et en graphisme ».
Dans l’absolu, ce hackathon n’a pas tant débouché sur des solutions concrètes et immédiatement exploitables que représenté un carrefour d’échanges.
Outre la mission Etalab, qui a fourni des jeux de données publiques, les services de secours et de police étaient présents, aux côtés de membres d’associations d’aide aux victimes, de start-up franciliennes et de coachs issus de l’école 42, du NUMA ou encore du SGMAP (Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique).
Le club des dix
Sur la thématique de prévention de la radicalisation, Net Merge Cure a retenu l’attention du jury en exploitant les API de Twitter et de Slack pour cibler la diffusion d’un contre-discours au sein d’une « plate-forme agile État/associations ».
Dans la catégorie « Soulager les plates-formes de réception des appels d’urgence […] », Lemontri (à ne pas confondre avec Lemon Tri, fournisseur de solutions de gestion des déchets de boissons) a été primé. Destinée aux centres d’appels, sa technologie hiérarchise les urgences par l’analyse sémantique et contextuelle des messages vocaux.
Du côté de Navarro Hotline, on propose un « 112 numérique » qui fonctionne au travers de Twitter et de SMS géolocalisés. Un service qui doit prendre automatiquement le relais lorsque les lignes d’appels d’urgence sont surchargées.
Pour ce qui est de recevoir et de traiter l’information des citoyens, SoMS s’est distingué avec un service qui déclenche l’envoi automatique d’un SMS à un numéro d’alerte pour lancer un échange questions/réponses avec les autorités.
La start-up Etaonis, dont l’activité a démarré il y a quelques mois, a convaincu le jury avec son tableau de bord permettant à la préfecture de Police de filtrer l’information, « fiabilisée et géolocalisée », depuis les réseaux sociaux.
Dans la liste des dix figurent aussi AlerteMe (diffusion de l’information en temps réel à destination du grand public) et Chasseur de rumeurs (détection automatique de rumeurs sur les réseaux sociaux et diffusion d’un contre-discours).
REPAIRE a également tiré son épingle du jeu avec un service grâce auquel les forces de l’ordre et de secours peuvent accéder aux plans des bâtiments en 2D et 3D.
Une complémentarité s’établit avec OpenEvacMap, base communautaire des plans d’évacuation affichés dans les lieux publics.
Le jury a aussi sélectionné Dispatch Victimes, qui aide à l’orientation des victimes vers les structures hospitalières.
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