Négociations avec Microsoft avortées
Le juge en charge de la médiation entre Microsoft et le gouvernement américain abandonne. Ses efforts n’ont donné aucun résultat, déclare-t-il, un brin amer.
« J’ai le regret d’annoncer la fin de mes efforts d’intermédiation dans le procès anti-trust contre Microsoft ». Telle est la première phrase d’une déclaration officielle datée du 1er avril, du juge Richard Posner chargé des négociations pour un règlement à l’amiable entre Microsoft et le gouvernement américain. Il jette donc l’éponge, après 4 mois de discussions acharnées, mais sans résultat. « Je me suis efforcé de trouver des terrains d’entente qui auraient pu permettre aux deux parties d’arriver à un arrangement, sans pousser plus loin la procédure judiciaire. Malheureusement, cette quête s’est révélée infructueuse », continue-t-il.
On savait que les négociations n’allaient pas bon train. Le juge Jackson, en charge de l’affaire, devait rendre ses conclusions la semaine dernière (voir édition du 27 mars 2000), et avait finalement donné une semaine de répit supplémentaire (voir édition du 29 mars 2000) pour être sûr de donner toutes leurs chances aux négociations.
Microsoft, de son côté, n’a évidemment pas tout à fait la même conception des évènements. Dans un communiqué en date du 3 avril, Bill Gates insiste notamment sur le fait que « [nous] sommes allés jusqu’au bout pour résoudre cette affaire, mais le gouvernement n’a pas voulu souscrire à un arrangement juste et raisonnable qui aurait résolu l’affaire en préservant les intérêts des consommateurs et de l’industrie ». Et d’ajouter que malgré les milliers d’heures de négociations, « il s’est avéré impossible de trouver un terrain d’entente du fait que le Ministère de la Justice et les états (19 états des US poursuivent individuellement la firme de Redmond, ndlr) ne travaillent pas ensemble ». De plus, « ils demandent soit un démantèlement, soit des concessions drastiques qui vont bien au delà des problèmes de départ du procès ».
Selon un confrère américain, Steve Ballmer, Pdg de Microsoft depuis que Bill Gates est devenu Architecte logiciel en chef (voir édition du 14 janvier 2000), aurait envoyé un courrier électronique à tous les employés de Microsoft pour leur conseiller, entre autres, de considérer avec prudence tous les articles d’actualité concernant le procès. Et d’assurer que la société faisait tout son possible pour obtenir un accord à l’amiable. En tout état de cause, Microsoft a déjà prévu de se pourvoir en appel au cas où le juge Jackson se prononcerait pour le démantèlement. Ce qu’une majorité d’observateurs semble anticiper.
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