Si les analystes pensaient qu’il était impossible pour un fournisseur d’accès indépendant de se lancer seul dans le dégroupage, Nerim vient de prouver le contraire.
Créée en 1999, la société qui a connu la bulle Internet et la crise actuelle, ne semble pas pour autant mettre un terme à ses projets.
Après une phase pilote toujours en cours, l’opérateur a annoncé qu’il comptait déployer ses propres équipements dans les NRA (Noeuds de Raccordement France Télécom) pour dégrouper les entreprises.
« Nous allons couvrir dans un premier temps une zone à forte activité économique: Paris Centre et une partie du 92 » indique Christophe Carel, PDG de Nerim interrogé par Vnunet.
« Ce projet ayant un coût non négligeable, surtout en temps de crise, il est indispensable d’accélérer au maximum le retour sur investissement » poursuit Mr Carel.
Pour mener à bien le projet, Nerim a investi 500 000 Euros dans la phase pilote et devrait ajouter 5 millions d’Euros supplémentaires pour couvrir tout Paris avant la fin de l’année. Fait notable, ces dépenses ne seront pas financées par des investisseurs extérieurs.
Nerim veut imposer de nouvelles technologies
En marge de la mise en oeuvre de son réseau de collecte, le fournisseur d’accès souhaite proposer de nouvelles offres avec des débits plus importants.
Pour cela, Nerim dit travailler avec l’Arcep pour mettre en oeuvre le G-SHDSL bis (également nommé eSDSL, extended-SDSL) qui doit permettre de proposer des débits symétriques pouvant aller jusqu’à 20 mégabits.
Et pour aller encore plus loin et ne pas investir dans une infrastructure optique onéreuse, Nerim semble vouloir remettre le VDSL 2 sur les rails.
« Nous sommes actuellement en concertation avec l’ARCEP et en contact régulier avec nos confrères à l’étranger. La technologie est fiable et permet de proposer de très haut débit, quand la fibre n’est pas envisageable. Nos DSLAM (Alcatel de type ISAM) intégrent en standard des cartes VDSL2 » explique Christophe Carel.
Eprouvé principalement en Allemagne et en Belgique, le VDSL 2 n’a pas connu un grand succès: seul le fournisseur d’accès Erenis, racheté par Neuf en Avril 2007, l’avait utilisé pour raccorder ses abonnés.
Depuis que l’on parle de dégroupage de la sous-boucle locale, quelques opérateurs commencent à voir dans cette technologie, une solution alternative pour booster les débits dans des zones qui ne sont pas prioritaires pour les déploiements de FTTH (Fibre jusqu’à l’abonné), autrement dit, des zones moins rentables.
Reste donc à savoir si le VDSL 2 sortira un jour des laboratoires pour un déploiement à grande échelle. Si l’initiative du petit poucet Nerim parvient à se distinguer des offres « fibres » des poids lourds du secteurs (NeoTélécoms, Interoute, Colt, Neuf, Completel…), nul doute que ces derniers ne tarderont pas à réagir.
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