Net-économie : La ‘Longue traîne’ fait des émules en France

De manière presque provocatrice (mais fidèle au slogan « d’agitateur » qui colle à l’enseigne), François Monboisse estime que la Fnac a adopté la « Longue Traîne » depuis sa création en 1954. « Néanmoins, sur la numérique, on ne voit pas cet effet à cause la gratuité », explique le représentant de Fnac.com qui propose un million de titres de musique numérisés. Par gratuité, traduisez réseaux P2P illégaux. La concurrence est inégale et fausse les préceptes de la « Longue Traîne ».

François Monboisse reconnaît que l’offre d’abondance associée à une dimension illimitée favorise la découverte musicale. Mais il se démarque de la tendance à Chris Anderson à vouloir réduire l’impact des best-sellers en vertu de la « Longue traîne ». « L’effet best-sellers reste très important pour les livres et la musique », commente François Monboisse. Mais il est difficile de le quantifier, surtout sur un marché en déclin.

PriceMinister : effet « Longue Traîne » garanti

Au petit jeu de l’exhaustivité de l’offre, il est difficile de battre PriceMinister et ses 50 millions de produits disponibles sur sa plate-forme d’intermédiation pour des transactions entre particuliers (CtoC). Effet de gratuité, zéro stock, zéro logistique, des micro-marchés qui rencontrent une petite demande, l’audience Internet plus large que le commerce de proximité d’un libraire?tous les ingrédients sont réunis pour bénéficier au maximum de l’effet « Longue traîne », estime Olivier Mathiot, co-fondateur de PriceMinister.

Quelques exemples de micro-marchés qui se révèlent fructueux sur le septième site marchand (en termes d’audience): les bandes dessinées japonaises de type mangas. Les Français en raffolent (le deuxième pays qui en consomme le plus, devant les Etats-Unis). « L’offre présente sur PriceMinister auraît de quoi remplir trois ou quatre hypermarchés Carrefour mais cette enseigne n’osera pas ouvrir de magasins dédiés ».

Côté musique, il est possible de découvrir sur PriceMinister les dizaines d’albums de Mobi avant que l’artiste qui rôde entre le rock et le son électronique ne soit devenu célèbre.

Google, un cas étudié dans l’ouvrage de Chris Anderson

« Puissance invitante » de la table ronde, Google se distingue des autres intervenants puisque le cas du moteur est clairement cité dans l’ouvrage de Chris Anderson (avec Amazon, Netflix ou Rhapsody). Sébastien Badault, Directeur de la stratégie commerciale de Google France, a résumé en cinq point la manière dont Google surfe sur la « Longue traîne ». Le moteur compte par exemple s’appuyer sur l’exhaustivité de l’offre de contenus : 300 000 To de données disponibles sur Internet alors qu’il existerait dans le monde un volume de 5 millions de To de documents.

L’audience Internet est également importante (un habitant de la Terre sur six est internaute, pourquoi ne pas toucher les autres via le téléphone mobile ?). Les requêtes moteur peuvent s’inscrire dans la théorie des niches qui s’additionnent. Selon Search Engine Watch, on retrouve une centaine de requêtes différentes pour une simple recherche dans le domaine de la chaussure par exemple. Cette diversité d’approche, Google veut la retransmettre à travers son nouvel outil Universal Search.

Chassez le naturel, il revient au galop. Sébastien Badault souligne l’effet de la « Longue traîne » sur?les annonceurs. « Google gère des centaines de milliers d’annonceurs. Nous avons démocratisé l’accès à la publicité de manière extrêmement ciblée », commente le Directeur de la stratégie commerciale de Google France.

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