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Netflix en France : un an et toutes ses dents ?

Le retour de Cabasse (spécialiste de la hi-fi) sous pavillon français ; le lancement, en Inde, du programme Android One de Google ; l’acquisition, par Microsoft, du studio de développement à l’origine du monde virtuel Minecraft… Autant d’actualités qui avaient agité la planète high-tech le 15 septembre 2014.

C’est aussi à cette date que Netflix lançait son activité en France.

L’arrivée du service américain de vidéo à la demande sur abonnement (SVoD, pour « Subscriber Video on Demand ») avait suscité des remous dans l’industrie des médias et du numérique.

Le gouvernement s’était impliqué au même titre que les producteurs, les opérateurs et les ayants droit, sur des questions de fiscalité ou encore d’investissement dans la création et l’exposition des oeuvres numérique.

En quelques semaines, trois des quatre principaux FAI avaient accepté d’intégrer Netflix dans leurs box respectives*. Seul Free refuse encore, à l’heure actuelle, de « se coucher » face aux conditions imposées par le groupe américain. Lequel a également maille à partir avec la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie).

L’association de défense des consommateurs avait déposé, fin 2014, une plainte relative à des CGU « abusives et illicites », évoquant notamment l’absence de garantie sur une qualité minimum de visionnage et sur les formules de remboursement applicables le cas échéant. Le tribunal de grande instance de Paris s’est saisi de l’affaire, mais le dossier en est toujours au point mort.

Il est effectivement difficile d’occulter les obstacles techniques que rencontre Netflix. Les débits limités de certaines lignes ADSL ne permettent pas une expérience optimale, plus encore en qualité HD, en dépit des technologies de compression mises en oeuvre pour optimiser la consommation de bande passante.

Face à ce constat, Netflix avait lancé, en octobre 2014, son baromètre mensuel ISP Speed Index pour dresser, dans chacun de ses marchés d’implantation, un classement des fournisseurs d’accès selon la fluidité d’accès au service.

Sus à CanalPlay

Dans le même temps, Orange, TF1, M6 et France Télévisions avaient amorcé des discussions pour monter un « Netflix à la française ». Il y a quelques semaines, on apprenait que ces négociations n’avaient pas abouti, essentiellement pour des raisons économiques : impossible d’atteindre la rentabilité à moyen terme au regard des tests de marché.

A l’heure actuelle, le principal concurrent de Netflix en France reste Canal+ avec son offre CanalPlay. Laquelle compte, selon la chaîne cryptée, autour de 700 000 abonnés.

A en croire le cabinet de consulting NPA, Netflix disposerait d’une base clients comparable, pour un total de 65 millions d’utilisateurs dans le monde selon les derniers résultats trimestriels de la plate-forme SVoD cotée en Bourse.

Alors que FutureSource Consulting avance, selon Les Échos, « deux tiers d’abonnés payants en France », NPA envisage, dans son étude « Horizon 2020 – tendance des médias » (document PDF), 900 000 souscripteurs d’une formule payante à fin 2015.

Dans le « pire » des scénarios, Netflix devrait réunir 1,1 million d’abonnés en France à l’horizon 2018, sur un marché SVoD évalué à 149 millions d’euros. NPA n’exclut pas non plus une éventuelle « hégémonie Netflix » à travers laquelle le service américain regrouperait 2,7 millions d’abonnés à la même échéance, pour un marché français estimé à 282 millions d’euros, voire 325 millions si les concurrents parviennent à surfer sur la vague.

Il faudra surveiller l’arrivée d’un poids lourd : Amazon, déjà installé aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et au Japon avec son offre Prime Instant Video. Des pourparlers se seraient tenus avec les producteurs pour négocier des droits de diffusion, dans le respect de la chronologie des médias, qui impose, pour les films, une période d’exclusivité à destination des exploitants de salles.

* Bouygues Telecom avait été le premier opérateur à se rallier à Netflix, avec un lancement sur « tous les écrans connectés » – le mobile notamment, puis sur la BBox Sensation et la box Miami sous Android. SFR avec fait de même en octobre 2014 avec son décodeur TV fonctionnant sous l’OS de Google. À quelques semaines d’intervalle, Orange avait lui aussi intégré Netflix dans son univers Web TV, à travers la Livebox Play.

Crédit photo : scyther5 – Shutterstock.com

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