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Netflix garderait l’oeil sur le marché français

Déjà présent dans plusieurs pays d’Europe, Netflix pourrait bientôt lancer ses offres de vidéo à la demande en France.

Des représentants du groupe américain auraient été reçus ce mercredi matin à l’Élysée pour évoquer cette éventualité.

Selon une source ‘proche du dossier’ qui s’est confiée à Reuters, Netflix cherchait à « se renseigner sur les conditions juridiques » qui encadreraient son installation dans l’Hexagone.

Cette consultation auprès de David Kessler (conseiller média de François Hollande) et Pascal Rogard (directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques) s’inscrirait dans le cadre d’une tournée européenne de prospection qui pourrait en outre aboutir à une implantation sur le marché allemand.

Accessible pour l’heure dans une quarantaine de pays, l’offre de Netflix donne accès à un catalogue de plusieurs milliers de films, séries et programmes diffusés en streaming.

Commercialisée sur le principe de l’abonnement mensuel (SVoD, pour ‘Subscription Video on Demand’), elle compte 40 millions d’abonnés, dont 31 millions aux États-Unis.

Pour alimenter cette stratégie de contenus premium, Netflix a commencé à produire ses propres séries, dont House of Cards, récemment récompensée d’un Emmy Award.

Sur le troisième trimestre 2013, le loueur de DVD, devenu spécialiste de la VoD et du streaming ‘payant et légal’, affiche une santé de fer : chiffre d’affaires en hausse de 22% sur un an (1,1 milliard de dollars) et bénéfice net multiplié par quatre, à 32 millions de dollars.

Malgré de solides accroches sur son marché national, Netflix affiche encore des pertes – en l’occurrence, 72 millions d’euros – à l’international.

L’expansion géographique de ses activités s’inscrit comme une priorité pour 2014.

L’Amérique latine figure en tête de liste, mais l’Europe reste dans son collimateur.

Les démarches sur le Vieux Continent ont été initiées en juin dernier, à travers un accord avec Virgin Media au Royaume-Uni.

L’Irlande au suivi, au même titre que les pays scandinaves (Danemark, Suède, Finlande, Norvège) et les Pays-Bas, où la plate-forme netflix.nl, qui regroupe des contenus signés des studios de Hollywood et de plusieurs producteurs locaux, est accessible pour 7,99 euros TTC par mois.

La situation semble plus complexe en France, où des négociations auraient démarré à la rentrée avec plusieurs sociétés de production détentrices de droits TV et cinéma.

Netflix se heurte notamment à la réticence des groupes de télévision, dont certains ont d’ores et déjà riposté en lançant leurs propres offres concurrentes : illustration avec CanalPlay Infinity chez Canal Plus.

La chaîne cryptée, filiale de Vivendi, a même tenté une alliance avec TF1 et M6 dans la vidéo à la demande, mais les tractations ne se sont jamais concrétisées.

Le cadre législatif dans son ensemble paraît peu favorable à l’installation de Netflix en France.

La réglementation impose notamment, qu’un film ne peut être diffusé en SVoD que 36 mois après sa sortie en salles (4 mois dans le cas de la VoD avec paiement à l’acte ; les séries ne sont quant à elles pas concernées).

Cette ‘chronologie des médias’, qui pourrait faire l’objet d’une révision par la Commission Lescure dans le cadre de l’acte II de l’exception culturelle, s’assortit d’autres obligations.

Représente par son directeur juridique David Hyma et son patron des affaires juridiques Christopher Libertelli, Netflix a été invité à exercer son activité directement à partir de la France et non du Luxembourg, où se trouve son siège social européen.

Le groupe américain devra aussi contribuer au financement de la création cinématographique et audiovisuelle, à l’instar des chaînes et opérateurs télécoms.

Selon Le Figaro, Netflix pourrait démarrer son activité dans l’Hexagone à l’automne 2014.

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Crédit illustration : iQoncept – Shutterstock.com

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