Netflix : haro sur les VPN et les proxies
Netflix va intensifier sa lutte contre ceux qui ont recours à des VPN ou des proxies pour contourner les limitations d’accès à son service SVoD par zones.
Lors du CES organisé la semaine dernière à Las Vegas, Netflix a annoncé l’extension de sa plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVoD) dans 130 marchés. De quoi donner au service Internet américain une véritable envergure internationale.
Une présence qui l’oblige à être ferme vis-à-vis des fraudeurs, c’est-à-dire ceux qui ne respectent pas les conditions générales d’usage du service vidéo premium.
En tête des usages interdits mais répandus, arrive le recours à un VPN, un proxy ou à un système « débloqueur », comme décrit par Netflix dans un billet de blog.
Jusqu’à présent, la société faisait preuve de tolérance à leur égard. Mais, la donne va changer, assure Netflix.
Comme un clin d’oeil aux ayant-droit, la société reconnaît tout d’abord que les internautes utilisent de telles techniques parce que Netflix n’offre pas le même niveau d’accès au catalogue à l’échelle mondiale.
Mais, les conditions d’utilisation sont claires et expliquent qu’un abonné s’engage à ne pas utiliser de mécanismes de « bypass » pour leurrer le système de Netflix qui géolocalise les abonnés grâce à leur adresse IP.
D’ici quelques semaines, Netflix compte renforcer ses contrôles et accentuer les efforts pour détecter les abonnés qui ont recours à ces techniques. Ces dernières permettent tout simplement aux abonnés d’accéder à un catalogue plus vaste (plusieurs catalogues en fait) que celui accessible depuis leur zone d’exploitation géographique légale.
Netflix assure qu’il sera capable de repérer ceux qui utilisent des proxies, des VPN ou des débloqueurs pour contourner les règles d’accès. La société « utilise une variété de technologies pour géolocaliser correctement les individus et pour éviter les tentatives de contournement de la géolocalisation« .
Elles sont déjà largement utilisées par d’autres sociétés et elles évoluent au rythme des améliorations portées aux techniques de contournement. C’est donc une véritable course à l’échalote à laquelle Netflix et d’autres sociétés exploitant des plateformes de diffusion de films ou de séries se livrent pour lutter contre les internautes qui exploitent des leurres pour changer d’adresse IP.
Le mot « correctement » laisse toutefois présager d’un degré de risque d’erreur, des victimes collatérales en somme, même si Netflix s’avère convaincu du contraire: « Nous sommes convaincus que ce changement ne frappera pas les membres n’utilisant pas de proxies. »
Plus de 30 millions d’abonnés accéderaient chaque mois à un catalogue qui ne leur est pas réservé (Source : GlobalWebIndex, janvier 2015). Il est intéressant de noter que parmi ceux-ci, 21,6 millions d’entre eux se trouvent en Chine, pays dans lequel Netflix n’est pas encore présent (l’abonnement y est donc contracté via un VPN ou un proxy).
La présence quasi-globale de Netflix l’oblige à se plier aux volontés des ayant-droits. Ceux-ci négocient les droits de chaque oeuvre (film, série, documentaire…) pour chaque territoire. Et Netflix doit contractuellement respecter les accords conclus.
Avec une présence présumée dans 190 pays, le service de SVoD ne peut donc plus se permettre de fermer les yeux et a probablement signé des clauses l’obligeant à lutter contre les utilisateurs de VPN et de proxies.
Mais, dans le même laps de temps, Netflix espère bien réussir à obtenir des licences globales et proposer un seul et unique catalogue dans le monde entier.
« Nous faisons des progrès pour obtenir des licences globales, d’autant plus que depuis la semaine dernière, nous proposons le service Netflix dans 190 pays, mais nous avons du chemin à faire avant que nous puissions offrir aux gens les mêmes films et séries TV partout. »
(Crédit photo : lculig, Shuttershock.com)