L’implantation de Netflix en France impliquera vraisemblablement d’âpres négociations commerciales avec les FAI.
Le groupe américain entrevoit les box Internet comme un tremplin pour populariser son offre de vidéo à la demande par abonnement (SVoD). Avec un portefeuille de 10 millions de clients pour le haut débit fixe, mais aussi une présence en Espagne (1,59 million d’abonnés) et en Pologne (2,3 millions), Orange ferait figure de partenaire privilégié à l’issue des discussions préliminaires.
Le numéro un français des télécoms s’était déjà rapproché de Netflix en 2011. A l’époque, il tentait de constituer son propre service de SVoD en s’appuyant sur sa plate-forme Dailymotion. Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts, essentiellement de par les coûts d’acquisition des droits de diffusion de films et séries auprès des ayants droit.
Aucune des deux parties n’a confirmé ces négociations autour de la Livebox, de même que Free ne s’est pas exprimé concernant sa box Révolution. Si SFR n’a pas souhaité émettre de commentaire, Bouygues Telecom a confimé à L’Express avoir rencontré plusieurs représentants de Netflix. Mais pour ces deux fournisseurs d’accès, une alliance est peu probable : leurs maisons mères respectives (Vivendi et Bouygues) sont actionnaires de Canal Plus et TF1, grands diffuseurs de séries télévisées.
Orange manifesterait également une certaine réticence fasse au montant des commissions proposées par Netflix. La société californienne ne précise pas non plus clairement si elle proposera ses programmes depuis la France ou le Luxembourg. Tout au plus fixe-t-elle l’échéance de l’automne prochain pour son arrivée dans l’Hexagone. Son éventuel accord autour d’une box ne serait que le deuxième du genre après celui noué en 2013 avec le câblo-opérateur britannique Virgin Media.
Dans les autres pays, ses contenus sont accessibles sur PC, TV, smartphones et autres terminaux connectés, par-dessus une connexion Internet, sur le principe de « l’over-the-top » (OTT). Mais la situation est particulière en France : les box drainent, selon l’institut GfK, 77% du trafic lié à la VoD.
Inscrite comme une priorité pour 2014, l’expansion européenne de Netflix a déjà débuté avec des implantations aux Pays-Bas, en Irlande, en Suède, au Danemark, en Finlande, en Norvège… et donc au Royaume-Uni. Les signes avant-coureurs d’une arrivée en France ne manquent pas : un rendez-vous pris à l’Elysée en décembre 2013, une rencontre entre Reed Hastings (CEO de Netflix) et Fleur Pellerin (ministre de l’Economie numérique) lors du CES, une rencontre avec l’écosystème du cinéma, etc.
Le gouvernement scrute ces démarches avec beaucoup d’attention, notamment sur la question fiscale et sur le respect du cadre fiscal (TVA, financement de la création). Netflix, qui a fondé son modèle VoD multisupport sur des offres par abonnement (mais aussi de la location de DVD par Internet), revendique, au 31 décembre 2013, une base globale de 44 millions de clients, dont près de 11 millions à l’international. Son chiffre d’affaires s’élève à 1,175 milliard de dollars sur l’année (+24% entre 2012 et 2013).
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Crédit logo : Netflix
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