A l’heure où le « World Wide Web » fête ses 25 ans, les pouvoirs publics et les représentants de différents secteurs à l’échelle internationale (société civile, secteur privé, monde universitaire…) se retrouvent à São Paulo dans le cadre du sommet NETmundial.
Ils débattront, ces 23 et 24 avril, sur l’épineuse question de la gouvernance d’Internet, avec l’objectif de définir de nouveaux principes universellement acceptés et d’améliorer leur cadre institutionnel, tout en assurant le développement futur de cet écosystème.
Organisée conjointement par le Comité directeur sur l’Internet brésilien et le forum /1Net, cette réunion au sommet s’appuiera sur 188 contributions émanant de 46 pays (31% provenant de la société civile ; 23%, du secteur privé). Compilées en une archive au format Zip, la plupart des propositions reçues abordent la notion de multipartisme. D’autres touchent à la question des droits de l’homme, au rôle des États ou encore à l’inclusion des utilisateurs.
Trente-trois centres aménagés dans vingt-deux pays assureront l’interaction en temps réel avec la conférence de São Paulo, pour permettre au public de se joindre aux discussions. La France n’est pas dans la boucle, au contraire de l’Allemagne (à Hambourg), de l’Espagne (à Madrid et Saragosse) et de la Grande-Bretagne (à Londres).
Soutenue par le lobby des télécoms ETNO (« European Telecommunications Network Operators’ Association »), la Commission européenne défendra sa position qui consiste à limiter l’influence des Etats-Unis dans la gouvernance d’Internet. Sollicitant « une réforme capitale » en matière de gestion et d’exploitation, Bruxelles en appelle à un pilotage multipartite, plus transparent, qui « favorise la responsabilisation et l’intégration » tout en préservant « les libertés fondamentales et les droits humains ».
Conséquence des écoutes massives pratiquées par la NSA, Neelie Kroes ne veut plus d’un Internet contrôlé quasi exclusivement par des acteurs américains. La Commissaire européenne chargée de l’agenda numérique s’oppose également à l’extension des prérogatives des Nations Unies au niveau mondial. Elle recommande de créer un ensemble de principes « qui préserve le caractère ouvert et non morcelé du réseau », mais aussi de mondialiser les principaux processus de prise de décision, dont la coordination des noms de domaine et des adresses IP.
Autres mesures exposées : un renforcement du Forum mondial sur la gouvernance d’Internet et la création d’un Observatoire des politiques de gouvernance à travers une plate-forme en ligne (« Global Internet Policy Observatory »). L’exécutif européen veut aussi éviter d’adopter l’approche de certains gouvernements – comme la Chine et la Russie – qui militent pour une évolution des règles de gouvernance en leur faveur.
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