Neuf Cegetel tombe définitivement dans le giron de SFR

Mobilité

Bercy a donné son feu vert au rapprochement : SFR détient près de 69 % de Neuf Cegetel. Jacques Veyrat, PDG de l’opérateur, quitte ses fonctions.

(Mise à jour : 16/04/08 à 12h40) Le rachat de Neuf Cegetel par SFR est désormais validé. Selon un communiqué diffusé par Neuf Cegetel mardi en fin d’après-midi (puis confirmé en soirée par une communication du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi), les autorités de la concurrence ont approuvé l’offre de rachat des 28,45 % du capital détenu par le groupe Louis-Dreyfus par l’opérateur mobile.

Selon l’offre annoncée en décembre 2007, SFR rachètera les parts de Louis-Dreyfus au prix de 34,50 euros l’action. Au final, SFR détiendra 68,13 % du capital de Neuf Cegetel. Le reste étant détenu par le public (26,73 %) et les salariés (2,36 %) essentiellement. SFR devrait déposer une offre de rachat simplifiée de 36,50 euros par action.

La validation de l’offre de rachat de SFR entraîne dans la foulée une modification du conseil d’administration. Robert Louis-Dreyfus, Philippe Louis-Dreyfus et Jacques Veyrat, les trois administrateurs du groupe Louis-Dreyfus, ont remis leur démission. Ils sont remplacés par Frank Cadoret, Michel Paulin, et Philippe de Cuverville. Une cooptation qui reste à valider par les actionnaires.

Comme il l’avait d’ailleurs annoncé le 11 mars, Jacques Veyrat quitte ses fonctions opérationnelles et démissionne également de son poste de PDG de Neuf Cegetel. C’est Franck Esser, actuel patron de SFR, qui prend sa succession. Philippe de Cuverville et Michel Paulin sont confirmés dans leurs fonctions de directeurs généraux adjoints.

Un groupe de télécommunications de nouvelle génération

Avec l’acquisition du premier opérateur alternatif à Orange, SFR devrait accélérer sa stratégie de convergence fixe-mobile amorcée avec ses offres ADSL lancées il y a un an environ et poursuivi avec l’acquisition des activités fixes de Tele2. Et s’imposer comme un concurrent sérieux face à l’opérateur historique, tout en augmentant la pression sur le reste de la concurrence (Bouygues Telecom, Iliad/Free, Numéricable, Alice…).

« Avec 19 millions de clients mobiles, 3,6 millions de clients Internet haut débit, 10 000 collaborateurs et 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le nouvel ensemble devient, par sa taille, un opérateur majeur en position de répondre aux besoins de tous les clients : grand public, entreprises et opérateurs« , se félicite la filiale mobile de Vivendi dans son communiqué.

« Il constitue un groupe de télécommunications de nouvelle génération qui jouera un rôle moteur en matière d’innovation, de développement de nouveaux services, de solutions convergentes et de déploiement de réseaux à très haut débit fixes (fibre optique) et mobiles (3G/3G+), dans l’intérêt des consommateurs.« , peut-on lire ensuite.

Néanmoins, conformément aux engagements pris, le nouveaux groupe doit ménager l’accès des concurrents et nouveaux entrants aux marchés de gros. Tant sur les réseaux fixes et mobiles de SFR que sur l’accueil d’un éventuel distributeur de télévision indépendant ainsi que sur la distribution non-exclusive sur l’ADSL de huit nouvelles chaînes (Paris Première, Teva, Jimmy, Ciné Cinéma Famiz, trois chaînes M6 Music et Fun TV).

Le contrôle de la diffusion des programmes audiovisuels semble s’inscrire comme la prochaine bataille des réseaux de communication aux côtés du déploiement du très haut débit sur fibre optique.