En optimisant les contenus Web délivrés sur son réseau 3G, SFR s’est mis à dos les défenseurs de la neutralité du Net.
Il est désormais avéré que l’opérateur modifie le code source des pages HTML présentées à ses abonnés mobiles : réduction des en-têtes, compression des images et des vidéos, réécriture à la volée d’éléments JavaScript…
Dans une affaire qui rappelle au blocage publicitaire de Free (AdGate), Reflets.info a allumé la mèche jeudi dernier, évoquant le recours à un proxy transparent qui contreviendrait d’autant plus à la neutralité des réseaux que SFR n’en fait pas mention auprès de ses clients.
Passées à la moulinette de ce serveur tiers (vraisemblablement contracté auprès du spécialiste Bytemobile), les pages Web s’allègent, désengorgeant par là même la bande passante.
SFR, qui s’est expliqué auprès de ZDNet, décrit un procédé de gestion dynamique « utilisé surtout en 2G [et] pour réguler l’affichage des contenus non optimisés pour le mobile« .
Mais l’information communiquée à l’internaute est altérée au passage.
Dans un dossier qui revêt des enjeux industriels, cette possible infraction à la liberté de communication et d’expression soulève à nouveau la question des rapports entre opérateurs et prestataires de services Internet.
Incombe-t-il aux premiers d’investir seuls dans leurs infrastructures ? Aux seconds d’apporter un financement ?
Les implications des uns et des autres sont difficiles à cerner, un cadre réglementaire faisant encore défaut pour définir la « Net neutralité », contrôler son application par la justice et l’adapter à l’innovation technologique (mobilité, objets connectés…)
Le Conseil national du numérique, remodelé en début d’année, a rendu au gouvernement sa première recommandation en la matière : graver le principe « dans la loi, au plus haut niveau des normes », comme une liberté fondamentale.
L’ARCEP a elle aussi pris des mesures en ce sens, établissant des indicateurs de qualité des services fournis par les opérateurs réseaux.
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Crédit photo : kentoh – Shutterstock.com
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