L’UFC-Que Choisir relance le débat sur la neutralité du Net.
L’association de défense des consommateurs pointe du doigt le désarroi des abonnés face à l’inaccessibilité de nombreux contenus et en appelle aux pouvoirs publics afin que les internautes ne soient pas « pris en otage ».
En cette période d’avènement des réseaux haut débit, l’ARCEP s’est figuré un paradoxe confirmé à l’occasion de son dernier baromètre arrêté au 1er juillet 2012 : la qualité des services télécoms est en baisse.
L’UFC-Que Choisir appuie ce constat et élargit son périmètre à l’Internet fixe, avec des griefs portant aussi bien sur l’infrastructure que les désaccords entre fournisseurs d’accès et éditeurs de contenus.
En 24 heures ce 19 novembre, 16 254 consommateurs, dont trois quarts d’abonnées Free, se sont manifestés en ce sens, déplorant l’impossibilité chronique d’utiliser certains sites et applications.
La conclusion est sans appel : bien que particulièrement mise en exergue chez Free, la mauvaise qualité des connexions, à en croire le panel interrogé, est une généralité applicable à la plupart des opérateurs.
Ainsi, plus de 45% des abonnées Orange et SFR ayant exprimé leur opinion se plaignent de problèmes d’accès.
47% des titulaires d’une ligne fixe ou mobile chez Orange ont fait part de difficultés pour utiliser YouTube. Cette proportion est comparable chez SFR, à 46%.
Free reste tout de même un exemple : « Freenautes » et abonnés ADSL confondus, 83% des répondants sont concernés.
La filiale d’Iliad est depuis belle lurette dans le collimateur de l’UFC-Que Choisir, qui relevait déjà en 2011 de nombreuses plaintes.
Des lenteurs qui avaient pour origine un problème de peering. En envoyant moins de données qu’ils n’en reçoivent (on regarde plus de vidéos qu’on en met en ligne), les abonnés de Free créent de fait une dissymétrie dans les échanges entre la plate-forme de vidéo et le réseau.
Free n’a jamais nié ces problèmes d’interconnexion, mais Xavier Niel s’est refusé à investir en bande passante, à moins d’obtenir une participation financière de Google. De son côté, Google estime que c’est aux abonnés des fournisseurs d’accès de payer pour ce qu’ils utilisent.
Cet été, alors que Free Mobile touchait aux 3 millions de clients, le désagrément s’est reporté sur les réseaux 2G/3G.
Un mobinaute du pseudonyme FidelCastrol s’y est essayé et a constaté les dégâts, avec un débit descendant d’environ 250 Kbit/s (suffisant théoriquement pour une vidéo sur mobile).
L’UFC-Que Choisir poursuit sa démonstration et l’applique à d’autres services de streaming (20% des abonnés Free Mobile s’en plaignent) ainsi qu’à la TV de rattrapage via la Freebox (63% des répondants).
Orange et SFR semblent logés à la même enseigne. Le premier – comble – est critiqué pour l’accès à Dailymotion, quand le second est repris sur le dossier catch-up TV, par plus de la moitié des sondés.
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