New York prend des mesures contre les « hôtels Airbnb »
À New York, il pourrait bientôt être interdit de proposer, via des plates-formes comme Airbnb, la location de logements entiers pour moins de 30 jours.
Un texte « établi en dernière minute sous la pression des hôteliers », qui « ébranle les fondements de l’économie collaborative » et qui « rapproche des milliers d’individus de la pauvreté » : Airbnb a un avis tranché sur la proposition de loi S6340A adoptée la semaine passée par les sénateurs de l’État de New York.
Le gouverneur démocrate Andrew Cuomo doit désormais se prononcer sur ce texte – document PDF, 2 pages – qui consiste en une modification du code administratif de la ville de New York pour faire appliquer à des plates-formes comme Airbnb une loi en vigueur depuis 2010 et officiellement destinée à dissuader les propriétaires d’appartements d’en faire des hôtels non déclarés.
La loi en question interdit de louer un logement entier pour moins de 30 jours. Les contrevenants s’exposent à une amende de 1 000 dollars à la première infraction… et jusqu’à 7 500 dollars en cas de récidive.
L’alliance REBNY, qui réunit des propriétaires d’immeubles ayant des liens avec l’aile républicaine du Sénat et des représentants du secteur hôtelier proches du camp démocrate, a pesé de tout son poids auprès des parlementaires, comme le souligne le média local Crain’s New York Business.
S6340A, sponsored by @senatorlanza, passed 56-6 (unofficial). Relates to advertising and the “illegal hotels” law. https://t.co/0QbwVcugLs
— New York Senate (@NYSenate) 17 juin 2016
Pour Airbnb, l’évolution du dossier n’est « pas surprenante ». Mais Josh Meltzer, responsable de l’activité de la société à New York, déplore auprès de TechCrunch les « pressions exercées sur la classe politique ». Ce sont, d’après lui, plus de 30 000 New-Yorkais qui « font un pas de plus vers la faillite personnelle ».
L’Internet Association, qui représente une quarantaine d’acteurs majeurs du numérique parmi lesquels Amazon, eBay, Facebook, Google, Netflix et Uber, a pris la défense de la plate-forme de location de logements en diffusant, sur place, plusieurs spots radio (un exemple ici).
Même son de cloche chez les investisseurs, nombreux à rappeler aux sénateurs que New York ne peut se prétendre pépinière de start-up en votant des lois qui vont « à l’encontre de leur développement ».
L’enjeu est important pour Airbnb : selon des données internes, plus de la moitié des annonces disponibles en 2015 à New York concernaient des logements entiers.
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