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Nexus 6 et 9 : Android 5.0 « Lollipop » sous le capot

C’est officiel, la nouvelle mise à jour d’Android prend le numéro 5.0 (après la 4.4) et adopte le nom de « Lollipop » (« sucette » en anglais). Une friandise sucrée qui rompt en profondeur avec KitKat (Android 4.4), apportant son lot de nouveautés que l’on retrouvera tout d’abord sur les Nexus 6 et 9.

Nexus 6 : montée en gamme et en tarif

Le Nexus 6 (basé sur le Moto X de 2014), nom de code « Shamu », affiche une définition Quad HD (1440 par 2560 pixels) sur son écran AMOLED de 5,96 pouces, soit une densité de pixels de 493 ppp (pixels par pouce). Une définition dont bénéficient également les LG G3 et Samsung Galaxy Note 4. A l’image de ce dernier, il s’agit d’ailleurs d’un smartphone entrant dans la catégorie des « phablettes » (écran supérieur ou égal à 5,5 pouces), la première à sortir sous la griffe Nexus.

Le nouveau smartphone Nexus développé par Motorola (bientôt propriété de Lenovo) conjugue les spécifications propres au haut de gamme. Il est ainsi équipé d’un appareil photo au dos avec capteur de 13 mégapixels et stabilisation optique (et d’un second en façade de 2 mégapixels).

Côté connectivité sans fil, il supporte les normes cellulaires 3G et 4G LTE de catégorie 6 (pour des débits théoriques montant et descendant pouvant atteindre respectivement 50 Mb/s et 300 Mb/s). Le Bluetooth 4.1 ainsi que le Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac sont aussi de la partie, tout comme la recharge sans fil suivant la norme Qi.

Pour animer l’ensemble, Motorola a opté pour le Snapdragon 805 (APQ8064), le tout dernier SoC Qualcomm qui équipe également la version européenne du Samsung Galaxy Note 4. Notons qu’il s’agit d’un SoC avec processeur à architecture 32 bits, le dernier Snapdragon haut de gamme 32 bits (et donc non compatible avec le jeu d’instructions ARMv8) avant le lancement du Snapdragon 810.

Son processeur bénéficie de 4 coeurs Krait 450 cadencés jusqu’à 2,7 GHz et d’une solution graphique Adreno 420 cadencée à 600 MHz. Cette configuration est associée à 3 Go de DRAM LPDDR3. Côté stockage, le terminal est décliné en versions avec 32 Go ou 64 Go (toujours pas d’emplacement pour micro SD). L’ensemble est alimenté par une batterie non amovible de 3 220 mAh.

Le Nexus 6 bénéficie également de la recharge rapide grâce au Turbo Charger de Motorola : 6 heures d’autonomie en 15 minutes de charge. Il s’agit de la technologie Quick Charge 2.0 de Qualcomm. De ce fait, le chargeur fourni permettra de recharger de la même manière d’autres terminaux mobiles équipés de certains SoC des familles Snapdragon 400, 600 et 800. Le parallèle peut à nouveau être fait avec le Galaxy Note 4 intégrant également une batterie de 3220 mAh que Samsung annonce rechargeable à 50% en 30 minutes.

Le nouveau fleuron estampillé Nexus a toutefois un premier tarif plus élevé que le Nexus 5 lancé en 2013 : 399 euros pour le Nexus 5 avec 32 Go contre 649 euros et 699 euros pour les Nexus 6 avec respectivement 32 Go et 64 Go. Cela reste toutefois inférieur au premier tarif de la Samsung Galaxy Note 4 (750 euros pour le modèle 32 Go), sans même parler des tarifs stratosphériques de l’iPhone 6 Plus (809 euros (16 Go), 919 euros (64 Go) et 1019 euros (128 Go)).

Nexus 9, la première Nexus 64 bits

Comme nous vous l’indiquions hier, cette nouvelle salve de terminaux Nexus arrive avec une tablette développée par HTC. Nouvelle taille (écran LCD IPS de 8,9 pouces) pour une tablette Nexus et définition intermédiaire (QXGA, 2048 par 1536 pixels) la caractérisent. Cela se traduit par une densité de pixels de 288 ppp et un facteur de forme 4:3 à l’instar des iPad.

Pour le reste, on trouve deux APN (l’un au dos de 8 mégapixels et l’autre en façade de 1,6 mégapixel). Toujours pas d’emplacement microSD pour cette tablette offrant 16 Go (399 euros) ou 32 Go (489 euros) d’espace de stockage. Une déclinaison supportant la 4G LTE avec 32 Go est aussi annoncée au tarif de 560 euros.

HTC exploite sa technologie Boomsound pour les haut-parleurs situés en façade. La tablette est par ailleurs très fine (7,95 mm) et légère (420 grammes).

Mais, la grande nouveauté provient de son SoC. HTC a opté pour la variante Denver du Tegra K1 de nVidia. Son processeur intègre deux coeurs Denver 64 bits cadencés jusqu’à 2,3 GHz. La Nexus 9 est ainsi le premier terminal mobile estampillé Nexus pouvant être qualifié de 64 bits. Le Tegra K1 embarque aussi le GPU Kepler à 192 coeurs Cuda. Ce SoC est épaulé par 2 Go de DRAM LPDDR3.

L’ensemble est alimenté par une batterie de 6 700 mAh.

La Nexus 9 pourra être associée au clavier Folio via un appairage en NFC. Disposant de sa propre batterie, cet accessoire vendu séparément sera rechargé via son port micro USB pour une autonomie de 5 mois.

Nexus 6 et 9 pourront être pré-commandés sur le Google Play à compter du 17 octobre, alors qu’ils seront sur les étals à partir du 3 novembre.

Lollipop, Android fait sa mue

Présenté en juin dernier lors de la conférence développeurs Google I/O, Android L sera finalement Android 5.0 « Lollipop ». Cette mise à jour majeure équipera les Nexus 6, 9 et Player (sous la déclinaison Android TV) puis, dans les prochaines semaines, les Nexus 4, 5, 7, 10 et les appareils en éditions Google Play.

Avec Lollipop, Google touche à son OS mobile en profondeur. En témoignent les 5 000 nouvelles API qu’il apporte aux développeurs.

Si les changements et nouveautés sont multiples, Android 5.0 s’articule autour de plusieurs points clés. Google parle notamment de « Material Design », l’expression consacrée pour introduire l’unification de l’interface quel que soit l’appareil utilisé. L’expérience utilisateur doit rester la même au passage d’un écran à un autre. « Material Design » s’apparente dès lors à une langage de conception graphique qui englobera également Chrome et les services Web. Android devient ainsi à sa manière protéiforme, comme un certain Windows 10.

Les codes graphiques qu’il introduit ne sont pas sans rappeler le flat design présent notamment sur iOS 7. Cette approche graphique unifiée viendra toutefois se heurter aux interfaces propriétaires telles que Touchwiz de Samsung.

L’autre pierre angulaire de Lollipop s’appelle « projet Voltera » et a pour vocation de préserver l’autonomie de l’appareil. Une fonctionnalité permet ainsi d’étendre l’autonomie de 90 minutes.

Lollipop, c’est aussi le chiffrement par défaut des données sur l’appareil (au grand dam, on l’imagine, du FBI). Le gestion de plusieurs comptes (déjà présente pour les tablettes avec KitKat) arrive sur les smartphones ainsi qu’un mode invité (pour tablettes et smartphones).

Une nouvelle fonction de notifications donne la possibilité d’une interaction depuis l’écran de verrouillage.

La mise à jour majeure de l’OS mobile de Google intègre par défaut (il est actuellement en option dans Android 4.4) le runtime ART en lieu et place de Dalvik (qui restera de manière optionnelle). Ce moteur d’exécution omnipotent prend aussi bien en charge les architectures ARM que x86 et même MIPS. Il supporte les environnements 32 bits et 64 bits. Mais surtout, il améliore les performances avec un rapport 4.

Android opère une mue importante, voire une mutation ou même un changement radical, diront certains. Graphique d’abord avec l’approche « Material Design » mais aussi hardware avec le runtine ART qui introduit le support des architectures 64 bits. Si la Nexus 9 ouvre la voie en la matière, le Nexus 6 reste, lui, cantonné au 32 bits. Le premier smartphone Nexus sous Android 5.0 ne bénéficie en effet pas d’un processeur 64 bits, plus d’un an après l’iPhone 5s, doté, lui, d’un CPU 64 bits (avec l’A7). Une manière également pour Google de dire qu’Android 5.0 fait sa transition vers le 64 bits, sans pour autant délaisser les configurations 32 bits.

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