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Nokia HERE : un avenir inscrit en Allemagne

L’annonce est tombée ce lundi 3 août : Nokia HERE prend la direction de l’Allemagne.

La division cartographie du groupe finlandais tombe dans l’escarcelle d’une alliance de constructeurs automobiles outre-Rhin : Audi (filiale de Volkswagen), BMW et Daimler.

La transaction devrait être finalisée au 1er trimestre 2016.

Reuters, qui s’appuyait sur les témoignages de deux sources dites « proches du dossier », évoquait ce dimanche une mise à 2,9 milliards d’euros. Les enchères se sont finalement arrêtées à 2,8 milliards.

C’est plus que les 2,5 milliards annoncés il y a une dizaine de jours par Manager Magazin ; mais moins que les 4 milliards un temps espérés par Rajeev Suri, le P-DG de Nokia.

Il faut dire que HERE, qui compte 6 454 employés à fin juin 2015, affiche des comptes dans le rouge, avec un résultat d’exploitation négatif sur l’année 2014 (- 1,2 milliard d’euros). Ce quand bien même ses solutions propulsent quatre de cinq principaux systèmes de navigation du parc automobile mondial, en plus de porter les offres d’Amazon, Microsoft et Yahoo.

Sa valorisation dépasse d’ailleurs à peine les 2 milliards d’euros, bien loin des 8,1 milliards d’euros consentis par Nokia pour en acquérir le socle technologique (rachat de Navteq, en 2008). Un investissement auquel s’ajoutent plusieurs opérations de croissance externe : Earthmine pour la modélisation 3D, Desti pour l’intelligence artificielle et Medio Systems pour l’analyse prédictive.

Les frictions autour du prix de vente auraient sensiblement ralenti le rythme des négociations, qui étaient dites « à un stade avancé » il y a plusieurs semaines.

La voie est désormais libre et les objectifs, clairement définis : Audi, BMW et Daimler détiendront une part égale au capital de Nokia HERE, qui restera une activité indépendante positionnée comme une plate-forme ouverte pour les partenaires de l’industrie automobile et d’autres secteurs.

Cette base sera combinée aux données recueillies par les capteurs embarqués dans les véhicules connectés, pour améliorer les systèmes d’alertes en temps réel et anticiper des éléments comme le trafic et le rythme des feux tricolores (avec, dans ce dernier cas, des économies de carburant à la clé).

Audi, BMW et Daimler n’étaient vraisemblablement pas les seuls sur les rangs. Au moins trois autres prétendants ont un temps figuré sur la liste : Facebook, Uber (associé au groupe Internet chinois Baidu) et l’investisseur privé américain Hellman & Friedman.

En ligne de mire à plus long terme, la voiture sans conducteur, qui aura besoin de données cartographiques pour évoluer sur les routes. Ce marché, associé à celui de la voiture connectée, pourrait atteindre 50 millions de dollars, selon les analystes de BNP Paribas.

Crédit photo : PatrikV – Shutterstock.com

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