En marge de son OPE sur Alcatel-Lucent annoncée le 15 avril 2015, Nokia s’était officiellement mis en quête d’un repreneur pour sa division HERE, spécialisée dans les systèmes de cartographie et de navigation.
Au moins quatre acheteurs potentiels se seraient présentés au portillon : Facebook, Uber, l’investisseur privé américain Hellman & Friedman… ainsi qu’un groupement de constructeurs automobiles allemands réunissant BMW, Audi (groupe Volkswagen) et Daimler.
C’est cette alliance qui aurait remporté les enchères, tous les autres prétendants s’étant retirés de la course, d’après Manager Magazin, qui s’appuie sur plusieurs sources dites « proches du dossier ».
Le journal allemand précise qu’il reviendra en détail, dans son édition du 24 juillet, sur ce deal qui devrait être finalisé au plus tard dans une dizaine de jours, pour un montant estimé à 2,5 milliards d’euros. Soit bien moins que les 4 milliards un temps espérés par Rajeev Suri, le P-DG de Nokia.
Voici quelques semaines, il était question de négociations arrivées à un stade « avancé ». La dernière étape aurait été plus délicate, essentiellement en raison de ces frictions autour du prix de vente.
Le fonds d’investissement General Atlantic, qui a pris part aux discussions, n’entrerait pas au capital dans un premier. Des partenaires financiers entreraient néanmoins dans la boucle par la suite, tout comme d’autres constructeurs automobiles.
Avec ses cartes routières couvrant 196 pays, ses plans de transports publics dans plus de 950 villes et ses plans d’intérieur pour environ 11 000 bâtiments, Nokia HERE propulse quatre des cinq principaux systèmes de navigation du parc automobile mondial. Ainsi que les offres d’Amazon, Microsoft et Yahoo.
Également présente sur les environnements iOS et Android (notamment chez Samsung) sous la forme d’applications mobiles, la division a dégagé un chiffre d’affaires de 969 millions de dollars en 2014 (+ 6 % d’une année sur l’autre).
Mais son résultat net est négatif, si bien que sa valorisation tourne autour des 2 milliards de dollars. Soit quatre fois moins que les investissements consentis par Nokia pour acquérir les technologies qui en sont à l’origine (8,1 milliards engagés en 2008 dans le rachat de Navteq).
C’est sans compter trois acquisitions annexes : Earthmine pour la modélisation 3D, Desti pour l’intelligence artificielle et Medio Systems pour l’analyse prédictive.
Les marchés ont fraîchement accueilli l’éventualité d’une transaction à 2,5 milliards d’euros. Ce mardi à la Bourse de Helsinki, l’action Nokia perd 1,97 %, à 6,20 euros.
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