Nokia revoit ses objectifs de ventes à la baisse en raison de la pression concurrentielle
Nokia est affecté par la vive concurrence sur le marché de la téléphonie mobile : smartphones Android, Apple-iPhone et RIM-BlackBerry. Ce qui l’oblige à revoir ses perspectives de vente à la baisse sur 2010.
Difficile d’être le fabricant leader mondial de téléphones mobiles face à une concurrence vivace. Nokia n’est pas immunisé.
Le groupe télécoms finlandais a revu à la baisse ses perspectives pour le deuxième trimestre de vente de terminaux mobiles et de services professionnels, tout comme celles pour le reste de l’exercice 2010.
Dans un communiqué en date du 16 juin, Nokia précise que ses ventes se situeront dans la fourchette basse 6,7 – 7,2 milliards d’euros initialement retenu comme prévisions. Si ce n’est pas au-dessous…
Quels sont les causes d’un tel désenchantement ? Outre une concurrence exacerbée sur le marché des terminaux haut de gamme (smartphones), Nokia note une évolution dans la diversité des terminaux écoulés, qui aboutit à une moindre marge.
« Mais ce n’est pas le seul facteur. La dépréciation récente de l’Euro affecte la structure des coûts de vente, les coûts d’exploitation et la politique tarifaire dans le monde », selon le communiqué du groupe.
Les concurrents son connus : Apple (iPhone 3G S et bientôt iPhone 4), RIM (BlackBerry) et la panoplie de téléphones Android (l’OS mobile de Google qui a le vent en poupe).
Comment redorer son blason ? Nokia parie sur le nouvel OS mobile Symbian 3 et sur son nouveau téléphone « étendard » : le N8. Le fabricant compte aussi sur le partenariat stratégique établi avec Intel pour développer l’OS mobile MeeGo.
« Mais ce ne sera pas suffisant. Nokia en est conscient », considère Ken Hers, analyste senior chez le cabinet d’analyses Technology Business Research (TBR).
« Il est intéressant de constater que Nokia revoit ses prévisions à la baisse sur le reste de l’année. Le groupe semble reconnaître que l’arrivée des terminaux Symbian 3 sur le marché ne sera pas suffisant pour augmenter les ventes et qu’il faudra attendre l’arrivée de la génération des smartphones sous Symbian 4 prévue en 2011. »
« Nokia prévoit une augmentation globale de ventes de téléphones mobiles de 10% en volume en 2010. Mais, en ce qui concerne son propre cas, il considère que les ventes vont diminuer et qu’il va décrocher dans le segment des téléphones haut de gamme », poursuit l’analyste.
« Il est évident que ce n’est pas la direction que Nokia veut prendre. Mais la concurrence va s’intensifier avec dans le segment milieu de gamme avec la plate-forme Bada de Samsung mais aussi LG et les appareils sous Android à moindre coût. Dans le plus bas segment du marché, Nokia sera inquiété par des acteurs comme ZTE ou Samsung. »
C’est une lutte que l’on observe depuis plusieurs trimestre : Nokia, qui enrichit son catalogue de nouveaux modèles avec des fonctions multimédia et qui très ancré dans les marchés en développement avec des modèles à bas coûts, reconnaît la nécessité de remodeler son approche.
Au cours du quatrième trimestre 2009, Nokia a écoulé 126,9 millions de terminaux mobile, selon iSuppli. C’est sa meilleure performance depuis le premier semestre 2008.
Du côté de Canalys, on souligne qu’au cours du premier trimestre 2010, 50% des smartphones vendus par Nokia intégraient des écrans tactiles. Une évolution intelligente mais qui ne suffira pas à enrayer la chute.
Malgré ces faiblesses, Nokia considère être en mesure d’afficher une hausse de vente de terminaux de 10% sur l’année 2010 comparée à l’année précédente. Tout en maintenant sa part de marché.
« On peut s’attendre à un changement de direction si Nokia ne montre pas de signes d’amélioration et s’il n’accélère pas la cadence pour renouveler son catalogue », estime Ken Hers.
La publication des résultats du deuxième trimestre de Nokia et des perspectives globales sur 2010 est attendue le 22 juillet.
Adaptation d’un article d’eWeek UK en date du 17 juin 2010 : Nokia Downgrades Sales Forecast As Competition Bites