Nommage Internet : les Etats-Unis valident le passage de relais avec l’ICANN
L’administration Obama accepte la transition avec l’ICANN pour la supervision du nommage Internet au profit d’une nouvelle « gouvernance multipartite ».
Va-t-on se souvenir de la date du 1er octobre 2016 comme le « Jour de l’indépendance » de l’Internet ? TechWeek Europe évoque la transition qui arrive dans ce sens. Dans une contribution blog datée du 16 août, Lawrence Strickling, Secrétaire adjoint au ministère du Commerce américain en charge des Communication et de l’Information (National Telecommunications and Information Administration ou NTIA), s’est déclaré prêt à transférer la gestion du système de nommage Internet (DNS). Jusqu’ici, elle était supervisée par l’Internet Assigned Numbers Authority (IANA, sous influence américaine depuis la signature d’un contrat avec la NTIA remontant à 1998), une branche rattachée à l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN).
C’est une étape majeure qui va être franchie : le cordon ombilical avec les USA pour le contrôle DNS serait coupé dans la perspective d’une « gouvernance mondiale » baptisée « global stewardship » sous la houlette de l’ICANN. La phase de transition des fonctions IANA pour préparer la nouvelle configuration, initiée en 2014, arrive à terme. Place à la migration opérationnelle dans le courant de l’automne prochain.
« Vendredi 12 août, ICANN a informé la NTIA que toutes les conditions nécessaires pour exécuter le plan de transition seront complétées d’ici la fin du contrat », indique Lawrence Strickling. Après une étude approfondie du dispositif envisagé, la NTIA n’a pas relevé d’objections particulières pour une expiration du contrat des fonctions IANA à partir du 1er octobre 2016. C’est-à-dire juste avant l’élection présidentielle aux USA (mais sur fond de course à la Maison Blanche). L’Histoire retiendra peut-être qu’il s’agira de l’ultime décision significative de Barack Obama dans le monde numérique, avant la fin de son mandat de Président des Etats-Unis.
Ce n’est pas acquis d’emblée au Congrès, selon Silicon.fr. Si les parlementaires démocrates sont plutôt favorables à la réforme, certains membres du camp républicain tendraient plutôt à s’y opposer en fustigeant un abandon de la tutelle américaine sur la gouvernance d’Internet.
Avec cette transition, une responsabilité fondamentale va être transférée à l’ICANN : la stabilité et la sécurité de l’Internet. Ou comment « préserver les fonctions de coordination centrale de l’internet dans l’intérêt de la communauté » pour revenir à la vocation originelle de la mission de l’IANA.
Dans les plus hautes sphères de l’ICANN, il faudrait faire émerger « une entité de gouvernance multipartite à but non lucratif » pour prendre le relais dans la supervision de la gestion du nommage Internet. Le tout sur fond de libéralisation actuelle des domaines génériques de 1er niveau (gTLD).