Noms de domaines : le .paris ne bouscule pas encore le .fr
L’Afnic constate, tout comme l’hébergeur Amen, que les nouvelles extensions de noms de domaines ne compromettent pas la croissance des extensions génériques comme le .fr.
Du .bzh au .paris, les nouvelles extensions mises en oeuvre par les registres français dans le cadre du programme mondial d’élargissement du système des noms de domaine supervisé par l’ICANN (autorité gestionnaire du nommage sur Internet) ne sont pas encore ancrées dans les usages.
C’est le constat que l’on peut établir en croisant des données contenues dans le rapport d’activité 2014 de l’Afnic – document PDF, 21 pages – avec des éléments fournis par Amen sur ses ventes de nouveaux noms de domaines au 1er semestre 2015.
L’hébergeur ne communique pas sur le volume d’enregistrements réalisés par ses soins, afin de ne pas « donner d’indications qui pourraient permettre de déterminer son chiffre d’affaires ». Il assure toutefois que le .com reste majoritaire, avec 42 % des dépôts recensés. Suivent le .fr (37 %), le .net (5 %), puis le .eu et le .org (4 % chacun).
À peine une demande sur cent concerne une « nouvelle extension ». En tête de liste, le .paris (33 % des enregistrements dans cette catégorie), suivi par le .immo (10 %), le .boutique (9 %), le .email (9 %), le .club (8 %), le .voyage (7 %), le .bio (6 %), le .bzh (6 %), le .expert (6 %) et le .solutions (6 %).
Si elle est relativement stable pour le .paris (35 % entre le 1er janvier et le 31 mars ; 27 % entre le 1er avril et le 30 juin), la répartition évolue sensiblement d’un trimestre à l’autre. Représentant 13 % des enregistrements sur la période hivernale, le .email passe sous les 10 % au printemps. A l’inverse, le .boutique et le .club montent en puissance, avec chacun 12 % du marché des gTLD au 2e trimestre.
Pour Amen, le taux de pénétration de ces nouvelles extensions n’est pas forcément lié à la date de leur lancement. Ainsi le .paris* (voir notre article : « Afnic : pourquoi le .paris est un pari à long terme ») et le .immo, lancés respectivement en juin et décembre 2014, font-ils mieux que le .email et le .boutique, dont l’exploitation a démarré en janvier et février de la même année.
L’attrait du .ovh
Cette tendance s’illustre aussi dans les statistiques de l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération).
Au 31 décembre 2014, le fournisseur de solutions techniques et de services de registre recense 2 853 406 noms de domaines en .fr (+ 5 % de croissance sur l’année, dans la moyenne du marché global), contre 72 912 utilisant l’une des quatre gTLD pleinement opérationnelles.
Sur ce dernier point, le .bzh (associé à la région Bretagne ; 4 000 noms de domaines) et le .paris (10 000 noms de domaines) sont largement devancés par le .ovh, qui a recueilli 50 000 enregistrements à son ouverture, essentiellement de par la politique de gratuité décidée par OVH. Sachant que celle-ci n’impacte pas les revenus de l’Afnic, calculés sur le nombre de noms de domaines enregistrés et non sur leur prix de vente.
En ajoutant le .frogans, dédié à la technologie du même nom censée sécuriser la publication de contenus sur Internet, le chiffre d’affaires dégagé par l’Afnic sur les gTLD est multiplié par trois entre 2013 et 2014, frôlant le million d’euros et représentant la moitié de la croissance globale de l’association. il faut dire qu’un même nom de domaine avec extension en .com ou en .fr coûte en moyenne, chez Amen, trois à quatre fois moins cher qu’un .paris ou un .bzh.
* L’exploitation du .paris avait démarré le 4 juin 2014 avec 100 ambassadeurs sélectionnés à l’issue d’un appel à projets lancé fin 2013. Trois mois plus tard avait débuté une « sunrise period » pendant laquelle les marques ont eu la priorité pour déposer des noms de domaines… et éviter qu’ils soient « cybersquattés », c’est-à-dire réservés par des tiers dans l’intention de les retransmettre à prix d’or.
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