« Lyonnaise Câble s’éteint pour devenir Noos. Une nouvelle marque, une nouvelle entreprise, au coeur d’une nouvelle société. » C’est, en résumé, l’explication que donne la Lyonnaise Câble (filiale de la Lyonnaise des eaux) pour justifier le changement de nom de ses services de câblo-opérateur. Cybercâble s’éteint donc pour devenir Noos. Si cette modification n’entraîne pas de difficultés techniques particulières, en revanche, elle oblige les abonnés Internet à changer le nom de leur adresse e-mail. Les « mon_nom@cybercable.fr » deviennent donc des « mon_nom@noos.fr ». Les abonnés de Cybercâble, qui n’ont certes rien demandé, se contenteront de prévenir leurs correspondants de leur changement d’adresse, comme on le fait quand on change de fournisseur d’accès. D’autant qu’ils « ne représentent que quelques milliers de personnes », justifie-t-on chez Noos, « car la majorité s’est abonnée depuis l’ouverture de Noos, en mai dernier ». « Si la majorité s’est abonnée depuis le lancement de Noos, ça veut dire qu’ils ont plus de 80 000 abonnés aujourd’hui et non pas 50 000 comme ils l’annoncent », ironise Bertrand Penn, président de Luccas, l’association de défense des utilisateurs du câble, « puisque nous étions 40 000 avant la création de Noos ».
Loin des querelles de chiffres, Bertrand Penn se plaint des délais trop courts accordés par Noos pour effectuer les changements d’adresses. « L’usage veut qu’un an soit un bon délai. Les utilisateurs du câble sont des gros consommateurs du Net et sont généralement inscrits à des dizaines de mailing lists qu’il leur faut remettre à jour manuellement. » Informés en septembre « du changement de nom de la société, pas des modifications entraînées », rappelle Bertrand Penn, les abonnés ont jusqu’au 31 janvier 2001 pour se mettre à jour.
Des pages perso caduques
Autre problème, les pages personnelles hébergées par le câblo-opérateur sous une URL de type « mon_nom.cybercable.fr » devront passer en « mon_nom.noos.fr ». Là encore, il faudra en informer les visiteurs habituels et mettre à jour les liens des sites. Mais les pages en « .cybercable.fr » deviendront totalement caduques auprès des moteurs de recherche. Une simple redirection d’URL aurait suffi mais en changeant de nom, cybercâble perd aussi son nom de domaine. Chez Noos, on justifie ce problème par le fonctionnement de l’Afnic qui veut que, formulaire K-bis à l’appui, un domaine en .fr ne soit accordé qu’aux sociétés du même nom. Une demande de dérogation, sans réponse à ce jour, a été déposée auprès de l’organisme de régulation.
Faux prétexte selon le président de Luccas. « Cybercâble a été dissout trois jours après la création de Noos », justifie-t-il, « ils savaient très bien qu’en changeant de nom, ils perdraient le nom de domaine. Quand une société décide un changement, c’est à elle d’en supporter les conséquences, pas à ses clients ». Pour se faire pardonner, Noos offrira la location du modem pendant un an. Dernier détail amusant, le nom de domaine Cybercable.fr, redevenu libre, ne devrait pas être perdu pour tout le monde.
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