MP3.com n’est plus indépendant. Son rachat par Vivendi-Universal annoncé en mai dernier (voir édition du ) vient d’être finalisé ce mercredi 29 août après le vote de ses actionnaires, pour un montant de 372 millions de dollars (410 millions d’euros) en espèces et actions. La société avait été radiée du Nasdaq la veille. « L’acquisition de MP3.com constituait un pas extrêmement important dans notre stratégie à la fois de création d’une plate-forme de distribution et d’acquisition d’une technologie dernier cri », a commenté le très médiatique PDG de Vivendi-Universal dans un communiqué. Jean-Marie Messier se félicite de l’opération en soulignant que « MP3.com fournit à Vivendi-Universal des millions de fans de musique ; une plate-forme de distribution robuste ; une technologie qui étend notre capacité à gérer les abonnements ; le marketing direct et l’organisation des données ; une technologie qui fonctionne avec tous les terminaux à travers l’ensemble des métiers de Vivendi-Universal, qui comprend la musique, les films, les jeux et éventuellement les livres ; ainsi que de solides équipes de direction et de développement ». MP3.com vient en effet se placer au coeur de PressPlay, la plate-forme de distribution des catalogues musicaux de Vivendi-Universal et Sony, ainsi qu’il avait été annoncé en juillet dernier (voir télégramme du 20 juillet 2001)
Le bouclage de son rachat coïncide avec le départ de son jeune fondateur et PDG, Michael Robertson, qui n’aura pas réussi à préserver l’indépendance de sa société. Le nom de MP3.com aura longtemps côtoyé celui de Napster, tous deux essuyant les poursuites judiciaires des Majors de l’industrie du disque. Universal s’était d’ailleurs montré particulièrement agressif à son encontre, avant que les deux ennemis ne parviennent à un accord pour 53,4 millions de dollars (58,7 millions d’euros) (voir édition du 15 novembre 2000). Inaugurant le salon du Midem en janvier dernier, Michael Robertson avait tenu un discours optimiste sur l’avenir de sa société : « Nous croyons que nous pouvons rester indépendants » (voir édition du 23 janvier 2001). Il n’y sera pas parvenu, son départ n’est donc pas une surprise. Il occupera désormais des fonctions de conseil auprès de Jean-Marie Messier tout en comptant également « poursuivre d’autres intérêts » et en envisageant la création d’une nouvelle affaire. C’est le président de MP3.com Robin Richards qui occupe maintenant son fauteuil.
MP3.com et Zomba enterrent la hache de guerre
Parallèlement, on apprend ce 31 août que MP3.com et Zomba Records sont parvenus à un accord. « Les parties ont réglé le différend les opposant en parvenant à s’accorder, à leur satisfaction mutuelle, et ont conclu un accord de licence pour le service My.mp3 », indique un communiqué de Zomba. Le service My.mp3 offre aux internautes la possibilité de stocker leur musique en ligne afin de pouvoir l’écouter depuis n’importe quel accès Internet. Il a été au centre des poursuites engagées par les maisons de disques à l’encontre de MP3.com. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Avec des labels comme Jive Records, Silverstone ou Verity, Zomba Records se place à la sixième place des groupes d’édition musicale et en tête des indépendants ; il édite notamment Britney Spears. Fin juillet, le groupe signait avec MusicNet, la plate-forme concurrente de PressPlay. MusicNet regroupe les catalogues d’EMI, AOL Time Warner et BMG. Il s’appuie sur Napster et RealNetworks tandis que PressPlay a passé des accords avec Yahoo et Microsoft. L’accord entre MP3.com et Zomba Records est une épine de moins dans le pied de la société rachetée par Vivendi-Universal, mais elle reste poursuivie par d’autres éditeurs.
Nouvelle plainte contre MP3.com
Ainsi, la semaine dernière, plus de cinquante petites maisons de disques et d’auteurs américains déposaient une nouvelle plainte contre MP3.com. Ils accusent le site de faciliter le piratage en encodant la musique en MP3 et en la distribuant sous cette forme. Leur avocat réclame pas moins de 25 000 dollars (environ 27 500 euros) pour chacun des quelque mille titres concernés. Ce lundi 27 août, lors de la conférence de presse de présentation de Universal Music Mobile (voir édition du 28 août 2001), Jean-Marie Messier a tenu à rassurer ses actionnaires à ce sujet. Interrogé sur les poursuites engagées contre MP3.com, il a appelé à « relativiser la plainte des cinquante » en arguant que les 1 000 titres ne représentent qu’« une quantité marginale en termes de volume » ; il les accuse de « rechercher une publicité maximale ». Evoquant la « couverture des assurances », Jean-Marie Messier a assuré que Vivendi-Universal avait pris « toutes les dispositions contre des conséquences négatives ».
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