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Nouveau PowerMac G4 : en attendant le G5 ?

Le nouveau PowerMac G4 (voir édition du 28 janvier 2002), qui vient de franchir la barre du gigahertz sans le moindre commentaire de la part d’Apple (mais pas du tout dans l’indifférence la plus totale), a fait réaliser un saut de fréquence à Apple. Mais ce « saut » n’est finalement pas si important qu’il en a l’air puisque les fréquences d’horloge n’ont augmenté que de 7,5 à 9 % pour les machines monoprocesseurs. Seule la vitesse du biprocesseur, avec 25 % de hausse, en prend un coup ! Avec 800 MHz, 933 MHz et deux fois 1 GHz, le nouveau PowerMac s’appuie sur une carte mère éprouvée qui n’a subi que de légères modifications, essentiellement sur le module processeur. En fait, Apple communique plus sur l’architecture utilisée dans ses machines que sur le franchissement du cap du gigahertz par sa machine biprocesseur. Or, cette architecture n’est pas récente : les machines QuickSilver présentées en juillet 2001 en étaient déjà dotées. Leur spécificité ? Elles sont dotées d’une mémoire cache L3 accolée au processeur et montée sur un bus rapide cadencé, dans le cas des dernières machines, jusqu’à 500 MHz (le bus était cadencé de 200 à 217 MHz sur le PowerMac de juillet 2001). L’augmentation de la fréquence et l’utilisation de DDR SDRam sur ce petit bout de carte mère, appelé « module processeur », permet d’obtenir une amélioration non négligeable de l’efficacité de la puce. En effet, celle-ci accède aux données dont elle a le plus besoin beaucoup plus vite que s’il fallait aller les chercher en mémoire vive. Une spécificité des derniers développements du G4 de Motorola.

Le PowerMac G4 utilise trois niveaux de mémoire cache, L1 et L2 sur le processeur, L3 à sa proximité immédiate sur un bus très véloce. C’est la façon de soigner ce module qui permet à Apple de présenter des benchmarks favorables par rapport à l’éternel ennemi Wintel. Car la partie centrale de la carte mère, organisée autour de deux contrôleurs – l’un chargé de la mémoire, des ports PCI, du port AGP 4X, des ports FireWire et du port Ethernet, l’autre (le contrôleur Keylargo) chargé des autres connecteurs – se traîne encore à 133 MHz. Une cadence de bus que la concurrence n’utilise plus depuis plus d’un an. Si la firme ne l’a pas modifiée, c’est certainement qu’elle prévoit de le faire sous peu, pour une autre machine. Le nouveau PowerMac qui lui a permis d’atteindre le gigahertz n’est donc, comme le dernier iMac G3 (voir édition du 24 juillet 2001), qu’une machine de transition très bien conçue autour de ses PowerPC 7455…

La vraie surprise : la carte graphique

Du point de vue marketing et calendrier de lancement, le PowerMac apparaît également presque comme un « bouche-trou » : l’offre de la firme à la Pomme parvient à temps pour endiguer l’hémorragie de professionnels vers le nouvel iMac et fournit aux grincheux un modèle capable de les apaiser… L’iMac G4 (voir édition du 11 janvier 2002) s’avère en effet une machine bien faite pour un certain nombre de segments de sa clientèle. Mais pour les professionnels (et notamment ceux des arts graphiques), il manque à cette machine deux éléments : les slots d’extension et l’utilisation des dernières cartes graphiques du marché. Le PowerMac répond à ces manques : quatre bus PCI et trois connecteurs pour disques durs s’ajoutent aux trois emplacements disponibles pour la Ram qui étendent les capacités de la machine jusqu’à 1,5 Go (l’iMac ne permet que 1 Go de mémoire vive). Mais le plus surprenant est l’introduction sur ces modèles des cartes graphiques ATI Radeon 7500 et nVidia GeForce 4 MX. Il est évidemment possible de choisir une carte ou l’autre à la commande ou même de changer plus tard. Les joueurs invétérés trouveront aussi dans le PowerMac G4 une très bonne machine.

Marketing et cannibalisation

Une offre de remboursement allant jusqu’à 500 euros, actuellement disponible, permet d’obtenir un écran 15 pouces pour quelque 717 euros (au lieu de près de 840) ! L’achat combiné avec le G4 bas de gamme présente 300 euros de coût supplémentaire par rapport à l’iMac haut de gamme quand même équipé du lecteur Superdrive ! L’offre est disponible jusqu’au 31 mars 2002. Elle est évidemment pensée pour orienter massivement les achats. Cette offre, une extension d’une offre précédemment disponible jusqu’à fin janvier, s’avère un sujet d’étonnement : soit Apple ne s’attendait pas à un tel succès pour son produit grand public (voir édition du 29 janvier 2002), soit la firme n’a pas perçu les possibilités de cannibalisation sur sa gamme.

Le Power Mac G3/G4 existe depuis 43 mois !

Enfin, la non-présentation par la firme de ces nouvelles machines, qui marquent pourtant un tournant dans la perception par les consommateurs de la puissance disponible sur Mac, est un élément supplémentaire à verser au dossier du probable abandon du G4 sur les machines professionnelles à l’occasion de leur prochain remaniement, sans doute à l’été. Des rumeurs insistent encore sur l’éventualité d’un lancement du G5 en janvier 2003. Mais les tests des prochains PowerMac pourraient être en cours depuis le mois de novembre ou décembre. Ces tests durent typiquement près de six mois. Ce calendrier militerait pour le lancement de la production de nouvelles machines à partir du mois de mai ou juin 2002. Outre les rumeurs qui veulent que le G4 embarque aussi dans les portables grand public sous peu et le fait que l’iMac soit dopé au G4, deux éléments tendent à faire penser que la fenêtre de lancement du prochain PowerMac se situerait à partir de cette date : une nouvelle version de Mac OS X, numérotée 10.2, pourrait avoir vu le jour d’ici là, ou être dévoilée au même moment. De plus, le cycle de vie du PowerMac G3/G4 arriverait à son terme, après 43 mois de présence en rayons : la forme du G3/G4 est en effet présente sur le marché dans les gammes de la firme depuis janvier 1999 en trois designs, qui auront tenu chacun 8, 23 et 12 mois ! Soit autant que la forme de l’iMac. Si Apple suit bien un plan de renouvellement des formes de ses machines, il arrive donc à échéance?

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