L’École « doit devenir le lieu d’appropriation des usages de TIC comme instruments d’information, de communication et d’accès à la connaissance dans le cadre de tous les enseignements, en prenant appui sur les nouveaux modes de gestion des relations entre les acteurs de l’École et sur son ouverture vers le monde professionnel. »
Mercredi matin, le ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, a officiellement adressé à Jean Mounet la lettre de mission visant à optimiser les usages des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) au sein du système éducatif français.
Le président du Syntec Informatique aura donc la délicate mission d’avancer des propositions pour identifier « les leviers de développement des technologies de l’information et de la communication à l’École« , selon la formulation de la lettre de mission.
L’adoption des nouvelles technologies dans le mode de fonctionnement de l’Education nationale est d’autant plus importante que « les technologies de l’information et de la communication sont indispensables pour la croissance, pour l’emploi, le dynamisme du pays et le projet de civilisation du XXIe siècle« , a souligné Jean Mounet.
Une constatation qui, selon le porte-parole du Syntec, rejoint les conclusions du rapport Attali sur la croissance économique remis aujourd’hui au président de la République ainsi que celui du Medef sur la France face à l’économie numérique présenté le 18 janvier dernier.
Quatre grandes problématiques
Baptisée E-educ, la mission s’orientera autour de quatre grandes problématiques : corréler l’offre logicielle aux besoins de l’enseignement; étudier un partenariat public-privé (PPP) pour le financement du déploiement d’espaces numériques dans les 1er et 2e degrés; accompagner les membres du corps enseignant dans l’ère numérique; et promouvoir les filières scientifiques auprès du jeune public. Particulièrement en direction du genre féminin faiblement représenté dans le secteur des TIC malgré des compétences indiscutables, a souligné Jean Mounet.
Parallèlement, le ministère de l’Education nationale ouvre un forum Internet public intitulé Ecole et Internet : vers quels usages?, disponible pour une durée d’un mois sur son site Web. Avant le 29 février 2008, enseignants, élèves et citoyens (parents ou non) sont ainsi invités à participer au débat en apportant leurs pistes de réflexions autour des NTIC dans l’univers de la pédagogie scolaire. Réflexions qui seront prises en compte dans le rapport de la mission E-educ, promet le Syntec.
Premières actions pour la rentrée scolaire 2008
Le syndicat des métiers de l’ingénierie et des service informatique devra faire vite. Il doit rendre son rapport avant la fin du mois d’avril. Avec un premier bilan d’étape dès février prochain. Le ministre Xavier Darcos veut en effet mettre en oeuvre les premières actions pour la rentrée scolaire 2008. Le printemps et la période estivale ne seront donc pas de trop pour préparer le système scolaire à d’éventuels aménagements.
Xavier Darcos ne parle cependant pas de réforme. Ce sont plutôt « les relations qui se nouent entre les NTIC et les élèves [qui] feront changer l’école« . « Nous voulons mettre en place des choses concrètes et nous concentrer sur des sujets pratiques« , a renchérit Jean Mounet.
Pour mener à bien sa mission, E-educ s’organise en quatre groupes de travail animés par des partenaires industriels (Microsoft, HP, IBM, Sopragroup, Capgemini, Accenture, Strat-up, E-Gov Solutions et le Syntec Informatique) et les différentes branches de l’Education nationale (Inspection générale, Direction générale de l’enseignement, Sous direction aux TICE et Direction générale de l’enseignement supérieur).
Interrogé sur l’absence de représentants du monde des logiciels libres, le président du Syntec a répondu à Vnunet.fr qu’il reconnaissait l’importance du libre (avec un taux de recherche et développement de 20 % le plus important du secteur) et n’avait « aucune hostilité envers le libre« . Tout en précisant que la position de la mission était « pragmatique mais pas dogmatique avec l’idée directrice d’être efficace avant tout« . Les représentants de HP et d’IBM ont volé à son secours en soulignant que s’ils n’étaient pas des représentants directs du libre, ils n’en étaient pas moins des acteurs conséquents.
Les universités à l’heure du numérique |
Même si cela ne ressort pas au premier abord, les mesures prises à partir des conclusions de la mission E-educ devront s’articuler avec celles envisagées pour la réforme des universités dans l’ère numérique. Remis vendredi 11 janvier à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, par son auteur Henri Issac, maître de conférence en Sciences de gestion à Paris IX-Dauphine, le rapport (PDF) formule une douzaine de propositions pour améliorer l’insertion des étudiants dans la société numérique. Parmi celles-ci citons : l’accès facilité aux ressources documentaires universitaires (y compris au format audiovisuel sous forme de podcasts), la sensibilisation au plagiat, la formation des professeurs, un programme de recherche sur les jeux vidéo à visée pédagogique, l’achèvement de l’équipement réseau (la couverture du Wi-Fi particulièrement) ou encore l’instauration d’un système de vote électronique « pour organiser la démocratie étudiante aux sein des établissements ». |
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