Comment déployer la fibre optique en zones moyennement denses ? Numericable explore les pistes avec les collectivités territoriales les plus motivés pour proposer du très haut débit au niveau local (particuliers, entreprises, bailleurs sociaux).
Alors que les projets de décisions de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) se concentrent sur les bassins territoriaux très urbains, Numericable dispose d’un réseau câblé qui touche 9,4 millions de foyers et il affiche au compteur 152 000 foyers connectés au très haut débit.
Historiquement, le câblo-opérateur a hérité de réseaux câblés situés dans des villes moyennes (entre 30 000 et 50 000 habitants) mais également dans certains cas dans des zones rurales de manière plus ciblée (en particulier en Alsace, dans les départements de Moselle et du Rhône).
A l’occasion de la signature du partenariat entre Numericable et la communauté d’agglomération Sarreguemines-Confluences, Jérôme Yomtov, Secrétaire général du groupe, revient sur la manière de pousser le très haut débit dans ce type de collectivités territoriales (interview réalisée le 7 juillet 2009).
ITespresso.fr : Dans quelle mesure ce déploiement est innovant pour Numericable ?
Jerôme Yomtov : C’est un partenariat avec une collectivité locale pour apporter très rapidement du très haut débit dans les foyers, en particulier dans les zones moins denses. C’est intéressant de remarquer que nous ne proposions que des services de télévision analogique et numérique sur cette plaque qui n’est pas encore reliée à notre backbone. Nos 4000 abonnés à la télévision payante n’avaient pas accès aux services multi play (Internet très haut débit, vidéo à la demande et téléphonie). Nous allons relier la tête de réseau au backbone de Numericable et déployer la fibre pour apporter ces nouveaux services. C’est une révolution pour les particuliers, les entreprises et les bailleurs sociaux. Les habitats sociaux représentent plus de 2000 logements sur Sarreguemines. Nous pourrons leur proposer notre offre SUN (voir encadré en bas d’interview).
ITespresso.fr : De quel très haut débit parle-t-on d’un point de vue réseau technologique ?
Jerôme Yomtov : Nous utilisons l’approche Fiber To The Building (FTTB). C’est à dire que nous tirons la fibre jusqu’à l’immeuble puis nous utilisons le câble co-axial déjà déployé pour la partie verticale. Cette technique nous permet d’aller vite en termes de déploiements et de proposer des services très haut débit équivalents au « 100% fibre optique »
ITespresso.fr : Mais le très haut débit ne sera pas symétrique…
Jerôme Yomtov : Actuellement, nous sommes en mesure de proposer un débit descendant à 100 Mbit/s et de 5 Mbit/s en upload. Ces vitesses sont environ 10 fois supérieures à celles de l’ADSL. Mais les évolutions de la norme Docsis 3.0 vont permettre de proposer un débit remontant de 100 Mbit/s. L’Idate a réalisé, à notre demande, un panorama mondial du très haut débit. L’un des principaux enseignements est que la plupart des grands câblo-opérateurs déploient du très haut débit sous le mode FTTB avec l’usage du Docsis 3.0. Ces opérateurs utilisent également pour les quelques mètres du déploiement verticale du câble coaxial. C’est le cas de Verizon aux Etats-Unis mais aussi l’opérateur télécoms traditionnel NTT au Japon (40% de ses abonnés très haut débit sont desservis par du câble en bout de réseau).
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