Le numérique facteur de perturbations sur le marché du travail français
Les données de Pôle emploi et de LinkedIn dénotent les déséquilibres que le numérique fait naître sur le marché du travail français.
Exerce-t-on, en France, des professions d’avenir ?
Les données que communique Pôle emploi suggèrent que non… dans une certaine mesure.
L’analyse dont résultent ces données a porté sur les profils des membres de LinkedIn (17 millions dans l’Hexagone au dernier pointage). Elle a consisté à déterminer l’évolution des taux de recrutement entre 2012 et 2017.
Pour chaque poste, l’année de début d’exercice a été considérée comme l’année de recrutement. Les postes de stagiaire et de bénévole n’ont pas été pris en compte.
Il en ressort un constat : les membres qui exercent une profession dite « en déclin » sont deux fois plus nombreux que ceux qui exercent une profession dite « émergente ». L’écart est encore plus important dans les grandes villes.
Data scientists et community managers
Tous secteurs confondus, les professions « émergentes » les plus courantes sont celles de spécialiste en développement commercial (plus de 1 % du total des recrutements) et en communication.
Les data scientists (environ 0,7 %) se distinguent également*. Ils sont particulièrement recherchés dans l’industrie manufacturière (deuxième poste). Mais aussi dans le secteur des services aux entreprises, également demandeur en community managers.
Pour ces derniers, la maîtrise de Hootsuite et de Blogger fait partie des compétences les plus attendues par les recruteurs. L’attention se porte plutôt sur Microsoft Office pour les gestionnaires de paye, sur Jira chez les responsables produit et sur l’automatisation pour les professions du marketing.
Un peu moins de 30 000 membres sont passés, sur la période étudiée, d’une profession « en déclin » à une profession « émergente ». Les vendeurs et les chefs de projet ont le plus contribué à cette transition qui se fait essentiellement vers des postes en développement commercial et en gestion de communauté.
* Les membres qui exercent une profession « émergente » sont d’ailleurs plus susceptibles d’être diplômés en informatique.
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