Le redressement productif cher à Arnaud Montebourg, ce n’est seulement tenter de sauver des pans d’entreprises en perdition.
C’est aussi donner une certaine perspective aux priorités industrielles en intégrant la dimension numérique.
Le président de la République François Hollande a fixé les 34 priorités industrielles françaises, parmi lesquelles on retrouve de filières IT prometteuses : cybersécurité, réseaux électriques intelligents, voitures sans conducteur (« à la Google Car »), robotique ou objets connectés.
Ce plan de « reconquête industrielle »cible les filières les plus prometteuses, considère Silicon.fr.
Objectif : accélérer la création d’emplois et augmenter la part de l’industrie dans le PIB français.
Tout en approfondissant les jonctions entre le secteur public et les entreprises du secteur privé.
La « nouvelle France industrielle » repose sur trois axes : transition énergétique et environnementale, santé et numérique (logiciels, big data, cloud…).
Ainsi, le big data est considéré comme un enjeu stratégique au nom de la « souveraineté numérique ».
La France ne manque pas d’atouts dans ce domaine : « ses talents en mathématiques et en informatique, son tissu d’entreprises numériques, comme par exemple Talend, Criteo, Capgemini, Atos ou Exalead/Dassault Systèmes », souligne le ministère du Redressement productif.
A Bercy, un plan Big data a été concocté avec le soutien de l’AFDEL.
Autre domaine IT qui attire l’attention : le cloud ou l’informatique en nuage. Un marché qui pèse plus de 2 milliards d’euros en France en 2012, en croissance de 25% chaque année (source : IDC).
Au-delà des fournisseurs ancrés dans le « cloud souverain » (Cloudwatt et Numergy), la France dispose de prestatires ambiteux du secteur privé comme OVH et Gandi.
Du calcul intensif aux objets connectés en passant par la carte à puce, la France ne manque pas d’atouts.
Et le numérique est au cœur de « l’usine du futur » : prototypage, hyperconnexion des entreprises, interfaces homme-machine, robotique, réalité augmentée, impression 3D, intelligence artificielle et design…
La sécurité numérique fait également partie des secteurs prometteurs avec des ambassadeurs comme Cassidian, Thales, Bull, Gemalto et Oberthur.
En matière de financement, l’État se déclare prêt à investir 3,7 milliards d’euros, notamment par le biais du programme des Investissements d’avenir.
Selon les estimations du cabinet McKinsey, la « nouvelle France industrielle » pourraient se traduire par la création ou le sauvetage de 480 000 emplois industriels en dix ans.
« Avec ces 34 plans, qui font la part belle au numérique, le Président de la République et le ministre du redressement productif ont envoyé un signal très positif à l’industrie et ouvert de vraies perspectives pour la croissance et l’emploi « , commente Jamal Labed, Président de l’Association française des éditeurs de logiciels et solutions Internet (AFDEL).
De son côté, Syntec Numérique, présidé par Guy Mamou-Mani, a salué une initiative qui place le numérique au cœur « de la transformation de toute l’industrie ».
Visiblement moins enthousiaste, Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs, considère qu’une partie des investissements d’avenir est simplement « réorientée vers l’industrie ». Et regrette que le budget ne soit pas consacré « à la baisse de la fiscalité des entreprises ». Un pigeon passe…
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