Ils sont menacés de licenciement et le font savoir avec un compte Twitter assorti d’un blog.
Eux, ce sont les salariés du centre R&D de Nvidia à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).
Le groupe américain s’était installé dans la technopole azuréenne en 2011 à la faveur d’une acquisition : celle du Britannique Icera, un spécialiste des modems cellulaires.
Évaluée à 376 millions de dollars en numéraire, cette transaction permettait à Nvidia de monter en puissance dans le secteur de la mobilité face à des concurrents comme Intel, Broadcom, STMicroelectronics ou encore Qualcomm avec ses puces Snapdragon et ses modules 3G/4G Atheros.
De cette fusion avec Icera était né le premier SoC Nvidia associant processeur d’applications, solution graphique… et connectivité cellulaire. Son nom : le T4i.
Environ 60 personnes travaillaient sur le site de Sophia Antipolis lorsqu’Icera est devenu filiale de Nvidia. Depuis lors, les effectifs ont plus que doublé, accompagnant la croissance du mobile.
Le vent a tourné lorsque Nvidia a décidé d’une prise de recul stratégique vis-à-vis des smartphones, au vu des conditions de marché devenues défavorables.
En mai 2015, le couperet tombe : le groupe annonce son intention de se séparer de sa filiale, qui emploie quelque 500 personnes réparties en France, au Royaume-Uni et dans une moindre mesure en Asie.
Aucun repreneur n’ayant été trouvé avant la date butoir du 30 juin 2015, un plan social est en préparation. Il doit être engagé au mois d’octobre, à en croire Web Time Medias.
En France, il est question d’une coupe claire : ne devraient rester que 4 à 5 personnes, à des postes administratifs et d’ingénieurs.
Pour les 123 salariés concernés, ce plan social intervient alors que « la santé financière de Nvidia n’a jamais été aussi bonne ».
Les derniers résultats trimestriels font effectivement état d’un chiffre d’affaires en hausse sur un an, à 1,153 milliard de dollars. En revanche, l’augmentation des dépenses d’exploitation influe sur le résultat net, qui chute de 80 % d’une année sur l’autre, à 26 millions de dollars.
Dans une contribution blog du 18 septembre, l’équipe de Nvidia Sophia Antipolis déplore également l’absence de volonté de reclassement chez leur employeur, alors que dans le cadre de ses investissements R&D, le groupe ouvre environ 500 postes dans le monde, dont plusieurs « correspondent au profil des ingénieurs licenciés ».
Crédit photo : Ivelin Radkov – Shutterstock.com
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