Octave Klaba (OVH Canada) : « Des serveurs 4 fois moins chers par rapport à nos concurrents aux USA »

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« Interview round-up » du directeur général du spécialiste de l’hébergement OVH : premiers retours du data center au Canada, les démêlés avec l’exit tax, perception du projet Andromède, IPv6 Launch…

ITespresso.fr : Pour le World IPv6 Launch, quelles actions menez-vous chez OVH ?

Octave Klaba : Nous avons fait des tests sur l’IPv6, mais en terme de performances, ce n’est pas encore au point.

Les serveurs « root » ne sont pas encore tous IPv6 et géolocalisés. Et ça provoque des problèmes.

Ces tests sont bien, mais tant que les performances ne seront pas aussi bonnes qu’en IPv4, il y a beaucoup de gens comme moi qui ne verront pas l’intérêt.

En plus, les opérateurs ont réservé tellement d’adresses IPv4 qu’ils n’ont pas besoin de passer à l’IPv6.

Et tant qu’ils en limitent le développement, ils pourront limiter la concurrence : les gens avec des idées qui veulent se lancer n’auront pas les moyens par manque d’adresses libres.

Ça va changer de manière assez naturelle. A partir de 2014 et pendant une période allant de 3 à 5 ans, les acteurs resteront sur leurs bases. Mais après, on assistera à une grosse pénurie et c’est à ce moment que cela va bouger.

Les adresses IPv4 vont se racheter à prix d’or.

C’est aussi pour ça que nous nous développons au maximum tant que les adresses IPv4 sont encore gratuites.

ITespresso.fr : Communiquez-vous des chiffres sur vos abonnés ADSL et HubiC (stockage de fichiers en ligne) ?
Octave Klaba : Pour HubiC, je crois que nous sommes proches des 100 000 clients.

Dans l’ADSL, nous avons 10 000 clients. Et nous continuons de le développer dans de nouvelles villes.

ITespresso.fr : Vous pensez que les offres similaires de Microsoft et d’Amazon sont trop onéreuses ?
Octave Klaba : Ce qui les rend chères, c’est la manière de faire du business : ces concurrents offrent du service.

Ils veulent fournir le logiciel, et sous-traitent la construction des data centers.

Ils préfèrent avoir des coûts opérationnels élevés mais en investissant peu pour être rentables immédiatement.

C’est une vision business à court terme.  Alors que nous mettons le cap vers le long terme en pariant sur de très gros investissements et en visant la rentabilité à moyen terme.

Nous préférons investir et nous n’avons que les amortissements à payer chaque mois. Les couts opérationnels sont très bas. Mais ça demande beaucoup plus d’argent au début pour se lancer.

C’est OVH qui investit seul dans le business canadien. Nous sommes une entreprise familiale avec des valeurs très entrepreneuriales.

Nous voulons développer de nouveaux services et augmenter les capacités.

Tout ce qu’on gagne est réinvesti dans notre projet.

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