Offre publique d’achat : Yahoo redit non à Microsoft
Face à l’absence de nouveaux éléments, Yahoo a confirmé le rejet de l’offre d’acquisition de Microsoft.
Nouvelle tentative et… nouvel échec. Yahoo a, une nouvelle fois, rejeté l’offre publique d’achat proposée par Microsoft. « L’avis de notre Conseil d’administration sur votre offre n’a pas changé », écrivent Jerry Yang, directeur général de Yahoo, et Roy Bostock, président du conseil d’administration, dans une lettre adressée ajourd’hui en réponse à Steve Ballmer et son ultimatum du week-end. « Nous continuons de penser que votre offre n’est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de Yahoo. »
La stratégie de menace initiée par Microsoft n’a donc pas eu de prise sur l’entreprise de Jerry Yang qui a pourtant toujours déclaré « ne pas être opposé à une transaction avec Microsoft si cela représente l’intérêt des actionnaires ». Après avoir avancé une offre à 44,6 milliards de dollars début février, rejetée par Yahoo le 11 février, l’éditeur de Redmond était revenu à la charge ce week-end en exigeant un accord d’ici trois semaines sous menace de s’adresser directement aux actionnaires de Yahoo.
Une menace à laquelle le portail refuse de céder en rappelant la confiance que le conseil accorde aux actionnaires. « Contrairement à vos affirmations, les actionnaires représentants une portion importante de nos actions nous ont indiqué que votre proposition sous-évalue substantiellement la valeur de Yahoo« , répond le moteur de recherche. Et d’enfoncer le clou en soulignant que « en conséquence de la baisse de votre propre cours, la valeur de votre offre est significativement plus basse aujourd’hui que lors de l’offre initiale. »
Des menaces contre-productives
Pire, les discussions entre les deux groupes pourraient se dégrader. Yahoo reproche en effet à « dear Steve » ses interprétations de leurs relations. « Nous regrettons de dire que votre lettre dénature la nature de nos discussions. […] Votre commentaire selon lequel nous avons refusé d’entre en négociation pour conclure un accord est particulièrement curieux. » De plus Yahoo regrette les menaces de Steve Ballmer à l’encontre des membres du conseil d’administration que l’entreprise juge « contre-productives et décalage avec votre objectif officiel de parvenir à une transaction amicale« .
De plus, Yahoo apprécie mal l’analyse du dirigeant de Microsoft selon lequel Yahoo aurait perdu des points sur le marché de la recherche en ligne depuis l’offre d’achat de Microsoft, réduisant encore la valeur de l’entreprise. « Nous avons récemment réaffirmé nos objectifs pour le premier trimestre et l’année complète, ce qui est un témoignage de notre capacité à rester en phase avec nos attentes malgré la crise économique actuelle« , souligne Yahoo.
Si les relations entre les deux groupes tendent à s’envenimer, elles ne sont pas encore fermées. Yahoo se disant toujours ouvert à toute proposition constructive et profitable aux actionnaires. « Pour être clairs, cela comprend une transaction avec Microsoft si l’offre reconnaît la valeur de Yahoo sur une base autonome, […] et si elle est supérieure à nos alternatives. » La balle est désormais dans le camp de Microsoft.