Offres haut débit : Télé2 mise sur les promotions
En attendant l’arrivée des offres triple-play et du dégroupage total, l’opérateur joue sur les promotions pour attirer les abonnés.
Entre une fusion (Neuf Cegetel) et la finalisation d’une acquisition (Telecom Italia/Tiscali), les annonces des offres de rentrée sur l’accès Internet s’enchaînent. Après AOL (voir édition du 17 août 2005), Club Internet (voir édition du 18 août 2005 ) et Wanadoo (voir édition du 19 août 2005), c’est au tour de Télé2 de faire sa rentrée.
Rien de fracassant du côté des nouveautés, la filiale française de l’opérateur suédois de téléphonie se contente de miser sur les promotions. Tout nouvel abonné inscrit avant le 31 décembre 2005 bénéficiera ainsi de l’ADSL 8 Mbits/s (voire des 20 Mbits/s ATM de l’ADSL 2+ s’il est éligible, voir édition du 6 juillet 2005) pour 7,50 euros par mois pendant trois mois (ensuite, le prix repasse à 14,85 euros). Ce qui constitue l’offre promotionnelle la plus attractive du moment. Un tarif réservé aux internautes des zones dégroupées : pour les autres, la facture s’élève à 23,85 euros pour du 2 Mbits/s seulement (voir édition du 16 juin 2005). Rappelons que ces tarifs imposent la présélection téléphonique auprès de l’opérateur (sinon, la facture s’alourdit de 5,10 euros) et que l’absence de frais d’activation est compensée par des coûts de résiliation de 96 euros dégressifs de 3 euros par mois abonné.
Les prix les plus bas d’Europe
Pas plus que Club Internet, Télé2 ne peut se permettre de baisser ses tarifs. « Aujourd’hui, les prix connaissent une certaine stabilisation et ils sont bas, les plus bas d’Europe », explique Olivier Anstett, directeur général adjoint de Télé2 France. « Ils sont notamment beaucoup plus bas que ceux de l’opérateur historique et les conditions d’accès à l’ADSL sont extrêmement attractives », insiste le dirigeant. Les promotions se présentent donc comme le meilleur outil du moment pour attirer l’internaute.
Côté services, Télé2 serait plutôt en phase préparatoire. Une offre triple-play incluant téléphonie et télévision sur ADSL est attendue au début du 4e trimestre 2005, avec une offre de voix sur IP calquée sur le modèle proposé actuellement – à savoir la téléphonie illimitée pour 10 euros par mois. A la même période devrait être proposé le dégroupage total (qui permet à l’abonné de rompre les liens commerciaux avec France Télécom au profit d’un opérateur alternatif unique). Télé2 proposera donc sa « box » qui devrait être fabriquée par Bewan, son fournisseur habituel.
Quant au service de télévision sur l’ordinateur que devait lancer l’opérateur en début d’année (voir brève du 21 février 2005), il est repoussé sine die. « Ce service a connu quelques difficultés techniques », reconnaît Olivier Anstett, « nous ne le lancerons que quand nous serons certains qu’il ne dégrade pas la qualité du réseau. »
1 à 2 millions d’abonnés
Télé2 revendiquait environ 300 000 abonnés haut débit en début d’année. Un chiffre qui n’aurait pas connu une forte évolution, même si le directeur adjoint se refuse d’en préciser la progression. « Nous nous sommes beaucoup concentrés sur le lancement de l’offre mobile [voir édition du 15 juin 2005] et sur la mise en place de notre accord avec Neuf Télécom », commente Olivier Anstett. L’opérateur suédois a en effet signé un contrat pluriannuel avec Neuf Télécom qui lui garantit une pérennité d’accès au réseau dégroupé à des prix attractifs.
C’est cet accord qui, selon le responsable, préserve Télé2 des mouvements de concentration que traverse le secteur. « Je ne suis pas inquiet sur les concentrations en cours », avance Olivier Anstett, « l’accord nous permet d’exploiter un parc important de notre clientèle sur le réseau de Neuf Télécom [devenu, depuis, Neuf Cegetel, NDLR]. » Un parc de plus important au fur et à mesure que le fournisseur d’accès en gros étend son réseau. « Début 2004, 10 % de nos clients étaient dégroupés », rappelle Olivier Anstett, « ils sont aujourd’hui plus de la moitié. » A terme, Télé2 vise entre 1 et 2 millions de clients ADSL, « d’ici 3 à 4 ans » précise le directeur adjoint. Entre-temps, l’opérateur aura probablement mis au point son offre de convergence téléphonie fixe, téléphonie mobile et accès Internet.